SSelon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a une pénurie d’environ 1,8 million de professionnels de santé en Europe. Cette pénurie alarmante affecte non seulement la qualité des soins mais aussi la satisfaction et la rétention des équipes médicales et soignantes.
En réalité, les institutions de santé européennes se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins, voire au point de rupture… et ce n’est pas seulement une question de financement.
L’étude récemment menée par BearingPoint dans six pays européens auprès de directeurs d’établissements et d’un panel de trois cents professionnels de santé le confirme : le problème réside aussi dans des organisations et une culture managériale souvent obsolètes et à repenser, car incapables d’attirer et de retenir les jeunes professionnels de santé.
Même les étudiants dotés d’une forte vocation hésitent désormais à se lancer dans des études longues et exigeantes, et craignent de se retrouver dans des structures où la charge de travail est écrasante et les méthodes de gestion archaïques.
Pourtant, des solutions existent, qui ont déjà prouvé leur efficacité. Face aux défis, il est donc grand temps de s’inspirer de ces initiatives pour transformer en profondeur nos hôpitaux.
En France, le centre hospitalier de Valenciennes (Nord) implique désormais les services et départements médicaux dans 90 % des processus de gestion de l’établissement, avec pour effet de renforcer leur engagement et leur autonomie. De fait, longtemps frustrés par un management jugé trop centralisé, les professionnels de santé trouvent dans cette nouvelle approche l’opportunité de participer activement aux décisions qui impactent leur travail au quotidien, comme le recrutement ou les achats.
Ce modèle de gouvernance décentralisé répond donc mieux aux besoins des patients tout en valorisant les compétences du personnel médical et soignant, avec à la clé un environnement de travail plus motivant et collaboratif. Cela paraît évident, mais ce qui devrait être la règle reste une exception.
La collaboration avec les patients reste également clé pour améliorer l’engagement des professionnels de la santé, car elle permet d’assurer un bon alignement entre leurs valeurs et la culture de l’organisation.
Ainsi, les Hôpitaux Universitaires de Genève ont mis en place le « programme 3P » (Patients, Professionnels et Grand Public) pour développer une culture partenariale dans tous les projets de transformation organisationnelle et technologique. Le projet place le patient au cœur des innovations de l’institution. Il se sent alors pleinement acteur de son parcours de soins, et les soignants retrouvent un sens renouvelé à leur mission.
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