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« Il faut avoir le courage d’affronter » la réalité, déplore l’avocat de Gisèle Pelicot

Alors que la principale victime du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot, a souhaité que les débats soient publics dès leur ouverture, le président du tribunal a annoncé vendredi 20 septembre que la diffusion de photos et vidéos mettant en cause l’accusé serait interdite. « à la demande d’une ou de plusieurs parties » et en l’absence du public et de la presse.

« Les diffusions ne seront pas systématiques. Si la diffusion d’une ou plusieurs vidéos doit être envisagée, cela se fera à la demande d’une ou plusieurs parties, dans le seul but de révéler la vérité. »a annoncé le magistrat Roger Arata, qui préside le procès qui devrait durer jusqu’en décembre au tribunal correctionnel de Vaucluse, à Avignon. « Considérant que ces images sont indécentes et choquantes, cela se fera en présence uniquement des parties au procès et du tribunal »a ajouté M. Arata, excluant par conséquent la présence du public et des journalistes.

Une décision dénoncée par l’un des avocats de M.moi Pelicot, Stéphane Babonneau, pour qui « Il faut avoir le courage de se confronter à soi-même » à la réalité du viol, dans un procès qui « Il faut changer la société ». « Mais pour que cette société change, il faut avoir le courage d’affronter ce qu’est réellement le viol, dans un cas où il est exceptionnel d’avoir précisément la représentation précise et réelle de ce qu’est le viol, et pas simplement une description dans un rapport. »a-t-il ajouté. Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), M.moi Pélicot, M.et Antoine Camus, a précisé qu’il n’y avait aucun recours possible.

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« Sans ces preuves, il n’y aurait pas de procès. »

Cette annonce du président du tribunal intervient au lendemain de la diffusion d’une première vidéo montrant Dominique Pelicot, le principal accusé, et Jacques C., l’un de ses 50 coaccusés, se livrer à des actes sexuels sur l’épouse du premier, Gisèle Pelicot, visiblement inconsciente. Pendant quatre minutes, seuls ces ronflements, les craquements du lit où repose la victime et les murmures des deux hommes qui tournent autour d’elle sont audibles dans la salle d’audience. « J’ai réalisé que je la maltraitais potentiellement, mais j’ai été un peu lent à le comprendre. »Jacques C., 72 ans, a tenté de s’expliquer en disant : ” naïf “ assurant qu’il pensait “qu’à un moment donné, Mmoi Pelicot se réveillerait.

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Au lendemain de ces premières diffusions d’images, le procureur général, Jean-François Mayer, a demandé vendredi matin que cette méthode soit systématique. « Sans ces preuves, il n’y aurait pas de procès. »a d’abord rappelé le représentant du procureur de la République, Jean-François Mayer, à propos des milliers de photos et vidéos enregistrées et méticuleusement archivées par Dominique Pelicot et qui ont largement contribué au travail des enquêteurs.

“Mmoi “Mme Pelicot ne se souvient de rien. Et même si elle se souvenait de certaines choses, sa parole aurait été largement discutée et contestée. Je souhaite donc, pour tous les accusés, que ces images soient visionnées par votre tribunal, en tout cas les plus représentatives.”M. Mayer a ajouté.

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Mais une demi-douzaine d’avocats des autres accusés s’y sont fermement opposés. « La demande du procureur général ne s’adresse pas à votre tribunal, elle s’adresse à ceux de l’extérieur qui cherchent à boire le sang qui coule de cette justice. »a tonné Paul-Roger Gontard, avocat d’un des hommes jugés à Avignon, rappelant qu’il était possible « faire les choses différemment grâce aux descriptions des vidéos faites par les enquêteurs ».

« Nous devons savoir de quel type de justice nous rêvons au 21e siècle.et siècle. Pas le genre de choses qui se passent sur les réseaux sociaux, pas le genre qui vise à attiser le sang, au risque de troubler les esprits”a ajouté son confrère Olivier Lantelme, qui défend un autre coaccusé.

Le Monde avec l’AFP

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Anna

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