« Il faut rétablir les liens entre les différentes communautés », estime le socialiste Jean-Paul Huchon

« Le problème », selon lui, « a été déclenché au Parlement par un vote un peu précipité » sur le texte élargissant le corps électoral dans l’archipel.

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Militants et émeutiers rassemblés dans le quartier Motor Pool de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 15 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

« Il faut rétablir les liens entre les différentes communautés »a estimé mercredi 15 mai sur franceinfo Jean-Paul Huchon, ancien président du conseil municipal d’Île-de-France et ancien directeur de cabinet de Michel Rocard de 1988 à 1991, alors que l’état d’urgence a été décrété en Nouvelle-Calédonie qui connaît des violences très violentes. émeutes après le vote d’un texte élargissant le corps électoral dans l’archipel.

« Il n’y aura pas d’apaisement s’il n’y a pas d’apaisement local »prévient Jean-Paul Huchon, qui a participé aux accords de Matignon en 1988 avec le Premier ministre Michel Rocard entre les délégations indépendantistes et non-indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie. « Le problème »selon lui, « a été déclenché au Parlement par un vote quelque peu précipité. Il est arrivé trop tôt ». « On a l’impression qu’on force la main aux forces politiques de l’île. » Le socialiste réclame « rétablir les liens entre les différentes communautés. Et pour cela, il me semble symboliquement nécessaire de suspendre le processus de vote constitutionnel.»

Jean-Paul Huchon rappelle « solution » que Michel Rocard « avait inventé » en 1988 « qui avait pour mission le dialogue de remettre les choses au clair et de rassembler ceux qui voulaient se retrouver ». Quarante ans après, l’ancien chef de cabinet n’est pas sûr « que nous pouvons faire la même chose ». Il faut donc « inventer de nouvelles solutions ». « La première solution est évidemment de dire que nous n’allons pas poursuivre ce mouvement par la force, mais que nous allons essayer de rétablir le dialogue entre les communautés et entre l’Etat et les différentes forces politiques. »

Sans remettre en cause l’état d’urgence, Jean-Paul Huchon estime que« il ne faut pas s’agiter en disant ‘il faut de l’ordre, il faut de l’ordre’, il faut aussi donner un peu de compassion et un peu de temps pour que l’ordre revienne. » L’ancien collaborateur de Michel Rocard réclame « Premièrement, mettre fin aux pratiques colonialistes ou néocolonialistes. Ce n’est que si nous y parvenons que nous pourrons alors passer à une solution constitutionnelle et démocratique.» Mais d’abord, « il faut expliquer et dire aux gens qu’on veut qu’ils s’en sortent, qu’il y aura un gros effort économique, qu’on va essayer de limiter les inégalités sociales »insiste Jean-Paul Huchon. «Enfin, il faut simplement comprendre ce que vivent ces populations de Calédonie.»

« Cela prendra le temps qu’il faudra »ajoute Jean-Paul Huchon. « S’en tenir à un calendrier et s’y accrocher dans des circonstances comme celle-ci est très dangereux et ce n’est pas prudent. »