La chasse au trésor est lancée et Olivier Lacaze a bien du mal à suivre ses deux enfants, qui s’enfuient à la recherche du prochain indice, au camping Huttopia au bord du lac de Rillé (Indre-et-Loire). “Le camping n’est pas du tout mon monde”, explique ce quadragénaire, directeur d’une agence de communication à Paris. Mais c’est la troisième fois qu’il passe ses vacances dans une Huttopia.
Après le Périgord et le Perche, il emmène cette fois un couple d’amis dans ce coin reculé de la Touraine. Les deux familles ont réservé des chalets côte à côte, sous les pins et les chênes, à quelques pas du lac, de la piscine chauffée et du « spa forestier », d’un sauna et bain chaud extérieurs. “Il n’y a pas de Wi-Fi, et c’est intentionnel”indique le directeur du site, Benjamin Roger − le réseau cellulaire est également très médiocre.
En cette semaine des vacances scolaires d’avril, chaque couple a payé 1 200 euros pour six nuits. « On vient ici surtout pour les enfants, pour les occuper avec des activités de plein air, et pour le côté nature, la déconnexion. C’est simple, joli, même si j’ai conscience que je suis dans un truc conçu pour les bobos”reconnaît Olivier Lacaze.
Parmi les participants à la chasse au trésor ce jour-là, nous avons rencontré un médecin, un informaticien, un avocat, une bibliothécaire, un journaliste… « C’est la première fois pour nous. Habituellement, nous avons tendance à louer une maison »reconnaît Jean-Marie Commelin, ostéopathe parisien, venu pour la première fois avec sa femme, avocate, et leurs jeunes enfants.
Séduire un public qui n’aimait pas le camping : c’est l’une des prouesses d’Huttopia, un groupe lancé il y a vingt-cinq ans par un couple drômois, Céline et Philippe Bossanne. Si l’entreprise comptait 14 sites en 2010, elle en compte désormais 68, principalement en France, mais aussi en Espagne, aux Pays-Bas, aux États-Unis et au Canada.
De nouveaux ouvrent chaque année : en 2024, dans le Lot-et-Garonne, en Savoie, au sud de Lyon… Huttopia, dont le siège est situé à Saint-Gennis-les-Ollières (Rhône), a ainsi atteint 113 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 − un chiffre qui augmente en moyenne de 20 % par an, et encore plus depuis la pandémie de Covid-19, qui a dopé les demandes de séjours en plein air.
La méthode de l’entreprise est bien rodée : elle rachète des campings (ou, dans certains cas, reprend une délégation de service public) installés sur des emplacements boisés et les transforme à son goût. Cabanes, tentes de luxe style safari lodge, café-restaurant en bois, épicerie de produits bio, programme d’activités nature pour les enfants, location de vélos et un quota d’emplacements nus pour tentes et caravanes…
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