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Ils démissionnent pour la planète

Au printemps, Yann Woodcock, pilote de ligne depuis treize ans chez Swiss International Air Lines, a décidé de démissionner et de rendre publiques ses raisons. « Je pars parce que j’ai pris conscience de l’ampleur de la catastrophe climatique et de l’effondrement de la vie, a expliqué le trentenaire sur LinkedIn. Je ne souhaite plus faire partie d’une industrie qui contribue de manière significative au problème. Rappelant au passage que l’aviation civile émet entre 4% et 6% de gaz à effet de serre, l’ancien pilote a mis en cause le tourisme et appelé à une « réduction massive » vols.

Le message de Yann Woodcock est immédiatement devenu viral, d’autant que son cas est loin d’être isolé. Même si l’ampleur du phénomène reste difficile à mesurer, la presse internationale a consacré l’expression de abandon climatique (« démission climatique ») pour désigner le cas des salariés qui choisissent de quitter leur emploi en raison des répercussions des activités de leur entreprise sur le climat. À distinguer soigneusement du concept de départ silencieux, autrement dit, une « résignation silencieuse », qui concerne les salariés qui décident de ralentir et de prendre de la distance par rapport à leur travail : un désengagement progressif et inexprimé.

Les deux tendances ont toutefois des points communs, souligne l’hebdomadaire zurichois. Journal professionnel : elles touchent principalement les jeunes travailleurs qualifiés des générations Y et Z et sont toutes deux fondées sur des valeurs personnelles. Dans le cas de départ silencieux, C’est un refus de sacrifier sa vie personnelle pour son travail.

En Suisse, le abandon climatique serait relativement fréquent. Selon une étude réalisée l’an dernier par le cabinet de conseil Deloitte auprès des salariés nés entre 1980 et 2000, un sur six aurait déjà changé d’emploi en raison des inquiétudes liées à la crise climatique. Au Royaume-Uni, une enquête citée par le BBC Selon une étude, 35 % des cols blancs britanniques seraient prêts à quitter leur emploi en raison de la mauvaise gestion de leur employeur face au réchauffement climatique. Ce chiffre monte à 53 % pour les salariés de moins de 25 ans.

En France, on n’a pas oublié la déclaration largement médiatisée, au printemps 2022, de huit jeunes agronomes fraîchement sortis d’AgroParisTech, appelant leurs camarades à « se ramifier » de ne pas rejoindre les emplois « destructeurs » pour lequel leurs études étaient destinées. « N’attendons pas le prochain rapport du GIEC qui démontrera que les États et les multinationales n’ont fait qu’aggraver les problèmes », ont exhorté les nouveaux diplômés.

Les professionnels particulièrement sensibles à la crise climatique se demandent « une multitude de nouveaux défis » aux entreprises, reconnaître les recruteurs interviewés par le Le Financial Times. Les dirigeants sont désormais invités à prendre en compte les effets de l’éco-anxiété sur la santé mentale et le bien-être de leurs employés. D’autant plus que les plus jeunes « Ils jugent rapidement, savent utiliser les réseaux sociaux et peuvent facilement reconnaître ce qui constitue du greenwashing. »

Aujourd’hui, de plus en plus de salariés refusent de produire sans se soucier des conséquences de ce qu’ils produisent. Lorsque l’écart leur semble trop grand entre les annonces volontaires et les actions souvent symboliques, ils en tirent les conséquences. C’est une bonne nouvelle.

En bref

Des compensations carbone inefficaces

Pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, les entreprises ont tendance à investir leurs crédits carbone dans les projets les moins chers et les moins efficaces, selon une étude internationale portant sur les vingt entreprises les plus polluantes en termes de crédits carbone de 2020 à 2023. « La demande croissante de crédits de faible qualité par les grands groupes contribue (même) à aggraver les problèmes », résumé Temps. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Le patron de Starbucks se rendra au travail en jet privé

Pour le convaincre d’accepter le poste de PDG, la chaîne de café américaine Starbucks a proposé à Brian Niccol, qui vit en Californie, une clause de « jet privé », qui lui permet de télétravailler et de venir au bureau de Seattle, à 1 600 kilomètres de là, dans l’avion de l’entreprise. « feu de la critique » a été déclenché en ligne, dénonçant « l’écart entre la position publique de l’entreprise sur les questions environnementales et le mode de vie de ses cadres supérieurs », raconte le La BBC. Pour en savoir plus, cliquez ici.

La chaleur endommage l’odorat des bourdons

Selon une nouvelle étude, les températures extrêmes nuisent à l’odorat des bourdons Science Des échos. Et cette désorientation olfactive a un effet direct sur le comportement de ces insectes : leur capacité à choisir les fleurs sur lesquelles butiner est entravée. De quoi s’inquiéter pour l’avenir, avec des vagues de chaleur plus nombreuses et plus longues, puisque nous leur devons la pollinisation d’un tiers de nos cultures. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Pour les faire roter moins, les algues rouges sont au menu des vaches

Comme nous le savons, le méthane est un puissant gaz à effet de serre, et les vaches, par leurs rots et leurs pets, en sont les principaux émetteurs. En Australie, un essai à grande échelle vient de démontrer que l’ajout d’une algue rouge, Asparagopsis armata, Nourrir les bovins réduit de moitié les émissions de méthane, selon un rapport Le Gardien. Mais cette expérience paraît difficilement extensible à la pratique quotidienne en élevage. Pour en savoir plus, cliquez ici.


A relire

Anna

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