Categories: Actualités locales

« Ils nous disent qu’il n’y a pas d’avenir »

Voir mes actualités

Ils étaient au moins une centaine à sortir, à la porte du site de Thales a Toulouse Mardi 17 septembre 2024.

A l’appel de l’ensemble des syndicats CGT, FO, Cfdt et CFE-CGC, les salariés ont répondu présent pour manifester leur colère contre la direction de Thales et plus largement de l’entreprise. Joint-venture franco-italienne Thales Alenia Space (TAS)“Nous ne la laisserons pas détruire ce qui est l’un des fleurons de l’industrie française”, a scandé Yves Cognieux, délégué syndical à la CFDT.

764 postes sur la sellette à Toulouse

Le groupe, qui enregistre un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2023, a annoncé en mars la suppression et redéploiement de 1 300 postes en Europe dont 1 124 en France et 764 à Touloused’ici 2025. Objectif ? « Ajuster les ressources au niveau d’activité, optimiser l’empreinte industrielle et réduire les coûts de la chaîne d’approvisionnement et des achats », explique TAS.

Le marché des télécommunications s’est en effet affaibli pour l’entreprise qui envoie depuis longtemps des satellites géostationnaires dans l’espace pour les opérateurs. Et face à elle, une concurrence féroce s’est imposée sur les satellites en orbite basse, qui relient directement les clients à leur fournisseur internet, signés Space X, la société d’Elon Musk.

La stratégie de Thales à contre-courant ?

Mais depuis que la nouvelle a éclaté, il n’y a pas eu moins de 13% des salariés souffrent de burnout“Les salariés sont très stressés, les perspectives d’évolution sont mauvaises, les salaires sont bas …

Un coup dur pour « le cœur battant de l’espace en Europe », comme l’a décrit le président du Centre national d’études spatiales (CNES), Philippe Baptiste, lors du renouvellement de son partenariat avec la Région Occitanie. Les deux entités ont annoncé vouloir soutenir la stature de la Ville rose et continuer à la faire rayonner comme la capitale des étoiles, en aidant les PME et les start-up.

Vidéos : actuellement sur News

Un discours qui ne résonne guère avec celui entendu depuis plusieurs mois au sein de Thales. « Le CNES et l’Agence spatiale européenne nous accompagnent effectivement sur des projets d’avenir comme Iris², alors que Thales nous explique qu’il n’y a pas d’avenir dans le spatial », ajoute Karine Caire de la CFE-CGC.

Techniciens, ouvriers et ingénieurs concernés

Dans la célèbre « capitale spatiale », où 75 % de la main-d’œuvre est constituée d’ingénieurs, pas moins de 764 postes sont visés par le plan du groupe appelé gestion active de l’emploi (GAE). “Même si on voit la lumière au bout du tunnel avec Airbus grâce à la constellation Space Inspire sur laquelle on travaille”, commente l’un des manifestants.

Ouvriers Et ingénieurs Parmi les cibles figurent des salariés hautement qualifiés qui travailleront pour d’autres entités du groupe, comme l’aéronautique, la défense et le naval depuis le site de Toulouse ou seront poussés à la mobilité ou aidés à partir. “Aucun départ contraint ne résultera de ce plan”, a expliqué TAS.

Le département qui construit le cœur fonctionnel d’un satellite, mais aussi celui qui fabrique les composants des satellites de haute technologie, deux spécialités toulousaines, sont sur la sellette. « Il y a aussi des experts qui partent, départs à la retraite favorisés “Les salaires ne sont pas remplacés. Et donc des compétences sont perdues. On fragilise l’outil industriel”, préviennent les porte-parole de l’intersyndicale.

« L’espace n’est pas en crise »

Mais la production reste à faire. « Nous avons pris du retard dans la phase de développement des avions géostationnaires. Nous les fabriquons actuellement sur place », explique Thomas Meynadier de la CGT. charge de travail prévu pour 2026 est identique à celui que nous connaissons actuellement.”

Le plan de redéploiement de postes chez Thales a été en partie annoncé fin 2023 puis début 2024. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)

Mais de son côté, Thales Alenia Space pointe « une situation de sous-charge » et une « charge de travail bien inférieure à celle des satellites géostationnaires classiques pour les nouveaux modèles, les satellites géostationnaires flexibles (SDS) ». Un argument qui ne tient pas la route selon les syndicats. « Si on fait deux fois plus, comment on fait ? », s’interroge Karine Caire.

Avant d’imaginer une quelconque sous-traitance pour prendre le relais, les syndicats préfèrent prévenir et alerter. Selon eux, le redéploiement de ces 1 124 postes français vers une autre fonction va générer une lourde surcharge de travail pour ceux qui resteront. Tous insistent et réclament que leur entreprise revoie sa stratégie, et croie enfin en son avenir. « Le géostationnaire est un marché stable, nous sommes à 14 satellites fabriqués par an pour les dix prochaines années. L’espace n’est pas en crise. »

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actualité.

Anna

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

Recent Posts

Le commissaire Chassaing connaîtra son sort vendredi

Condamnation ou acquittement ? Peine symbolique ou plus conséquente ? Le commissaire Grégoire Chassaing, seul poursuivi pour la mort de…

7 minutes ago

Procès de soumission chimique : l’horreur des viols de Mazan vue au tribunal

Ce jeudi, 16h33, Tribunal correctionnel de Vaucluse. « Je vais donc ouvrir le dossier Abus, nuit du 24 au 25…

8 minutes ago

Brésil : le réseau social X suspend à nouveau sa plateforme, comme l’exige la justice

Le réseau social X s'est incliné jeudi devant la justice brésilienne en rendant à nouveau son service inaccessible dans le…

9 minutes ago

Laurence Garnier au gouvernement ? « Le Premier ministre a proposé son nom » – Ouest-France

Laurence Garnier au gouvernement ? « C'est le Premier ministre qui a proposé son nom »Ouest de la FranceVoir la…

19 minutes ago

Le sous-marin Ocean Gate qui a implosé a mal fonctionné juste avant l’accident

DOCUMENT / AFP Image du Titan, le submersible qui a implosé lors de sa descente vers le Titanic en juin…

20 minutes ago

L’offensive ukrainienne à Koursk a forcé Moscou à « envoyer 40 000 soldats dans cette zone », selon Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien affirme avoir également réussi à réduire les capacités de Moscou dans la région de Donetsk, dans l'est…

30 minutes ago