Ils ont voté Rassemblement National pour les élections européennes : « On se sent plus proche de Bardella que de Macron »

Dimanche soir, François Verrière, délégué départemental du Rassemblement national, a dressé une première analyse du raz-de-marée électoral qui a poussé son parti largement en tête. « Pendant la campagne, les gens m’ont toujours interrogé pour les mêmes raisons. Pouvoir d’achat, d’abord, parce que les Français sont étranglés et désespérés par la situation économique. Ensuite la sécurité : les électeurs ont compris que l’immigration était corrélée à une insécurité croissante dans notre pays. Et enfin, la volonté de voir notre pays retrouver sa souveraineté, notamment face à l’Union européenne.»

Sécurité et immigration

Des motivations qui se retrouvent effectivement chez les électeurs. Comme pour Pierre-Louis, 27 ans, habitant de la région paloise. Ce dernier n’avait jusqu’alors « jamais voté », ayant le sentiment que « (son) vote ne changerait rien ». Mais face à « la situation actuelle du pays », il a poussé les rideaux de l’isoloir, motivé « par la ligne politique développée ces dernières années par le RN, notamment Jordan Bardella ». En premier lieu, la sécurité et l’immigration : « Pau est loin d’être la ville la plus touchée, mais quand on regarde la situation générale du pays, elle est terrible. Lola, Thomas, Mathis, les meurtres s’enchaînent, on ne se sent plus en sécurité. Le tout dans un contexte de trop forte immigration, même dans nos petits villages. Macron aurait dû le comprendre. Il ne voulait pas, il a trahi nos intérêts. Le RN veut répondre à cette problématique.»

Un constat partagé par Audrey, 39 ans, originaire de Pau. Elle a également glissé un bulletin de vote dans l’urne pour la première fois dimanche. Un bulletin RN. « Quand on allume la télé, on voit des choses étonnantes. Cela me choque, la situation sécuritaire se dégrade. On a l’impression que la violence est partout, à tous les niveaux. Je ne veux pas généraliser mais, en fait, cette délinquance est majoritairement commise par des personnes d’origine étrangère. Nous devons reprendre le contrôle de notre sécurité, de l’immigration et, plus généralement, restaurer l’autorité de l’État. Et ça, j’ai le sentiment qu’il n’y a que le RN qui en parlait sérieusement, sans fermer les yeux.»

“Macron nous a abandonnés”

Autre thème : la situation économique. Pour Pierre-Louis, son vote ne serait pas allé au RN si ce dernier n’avait pas eu un « vrai » programme économique. « On sent que le RN veut défendre les intérêts français, notamment économiques. Redonnez à notre pays sa souveraineté, avec une ligne politique assez sociale, loin des libéraux macronistes.» Pour Audrey, c’est le niveau d’endettement qui l’inquiète : « Le pays s’endette de plus en plus. Certaines agences de notation ont même dégradé la note de la France. Jusqu’où ira-t-on ainsi ? Et surtout, où va l’argent ? Pas dans nos services publics en tout cas, que Macron a abandonnés ! Je suis conscient que le RN n’a pas de baguette magique, qu’il ne va pas résoudre tout ça d’un coup. Mais au moins, cela donnera une bien meilleure marche à suivre ! »

Enfin, Pierre-Louis confie « un sentiment d’abandon » face à l’actuel président et à ses différents gouvernements. « Macron ne pensait pas à nous, c’est pour cela qu’il a été sanctionné dimanche. Il prenait ses décisions pour satisfaire des intérêts privés ou européens. Alors qu’on sent que le RN veut défendre la France et les Français. Défendons-nous. Audrey réfute « le vote sanction », soulignant encore son « adhésion » aux arguments du RN : « Macron a fait ce qu’il a pu, ce n’était pas facile. Mais il est trop pro-européen, il ne nous défend pas assez. J’ai l’impression que le Rassemblement national a mieux compris les Français. Nous nous sentions plus proches de Bardella que du président… qui est trop méprisant.»

Les deux Béarnais promettent un soutien « dans la durée » au parti d’extrême droite, en espérant « qu’il remporte les législatives » pour le voir gouverner. Un soutien qui perdurera jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. Audrey conclut : « Le RN n’est plus l’extrême droite. C’était le cas sous Jean-Marie Le Pen. C’est fini. Désormais, c’est un parti de droite, tout simplement. Et qui répond à notre envie de vivre dans un pays prospère, en toute sécurité.