imbroglio entre l’Aviron Bayonnais et l’UBB autour du transfert de Tevita Tatafu

Tevita Tatafu ne sera pas du déplacement de l’Aviron à Clermont ce samedi (16h30) pour la 3e journée du Top 14. Une sanction suite à sa signature avec Bordeaux-Bègles, annoncée ce mardi par « Sud Ouest » ? « Pas du tout », assure l’état-major sportif bayonnais. Ce choix est lié aux prestations plutôt pâles du pilier droit de 21 ans en ce début de championnat. Quant à son départ, il n’est visiblement pas d’actualité : « Tevita Tatafu est sous contrat jusqu’en 2026 et ne dispose pas de clause de sortie », assure le président Philippe Tayeb, interrogé par nos soins. Explication d’un cafouillage impliquant clubs et agents.

Décembre 2023. Matis Perchaud (22 ans), bien que sous contrat avec Bayonne jusqu’en 2026, s’engage avec l’UBB pour la saison en cours. Le pilier gauche rejoint son mentor Yannick Bru, qui l’a lancé en pro en 2020. L’opération est possible grâce à une clause de son bail signé avec l’Aviron : pour 500 000 euros, le club doit laisser son joueur aller où il le souhaite.

Les dirigeants bayonnais hésitent. Un autre grand espoir au poste de pilier a la même condition dans son contrat, le droitier Tevita Tatafu (21 ans). Ils cherchent donc à prolonger leur pépite tongienne avec l’idée de supprimer la clause ou d’augmenter le montant de sa libération. « C’est en bonne voie », indiquait-on en janvier dernier dans l’entourage du club. Depuis ? Aucune communication officielle.

Y a-t-il un amendement ?

En juin, le joueur scruté par le XV de France change d’agent. Il quitte Frédéric Bonhomme et l’équipe de Wasserman (ex-CSM) pour rejoindre Laurent Quaglia. Ce dernier signe un contrat pour son arrivée avec l’UBB de Laurent Marti. « J’ai appris dans la presse que Tatafu avait signé pour quatre ans, raconte Philippe Tayeb. J’avais reçu un appel de Laurent Marti le matin même pour me parler d’un précontrat. Mais il n’y a plus de clause, assure Frédéric Bonhomme, le responsable du dossier pour nous. » Ce dernier n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Un avenant au contrat initial a-t-il été signé ? Si oui, il doit être fourni dans le dossier. Selon nos informations, ni l’UBB ni le joueur ne l’ont. Ils ne disposent pas non plus du contrat comportant la fameuse clause de 500 000 euros. Le nouveau board de Tatafu et le président de l’UBB n’ont pas souhaité faire de commentaires. Une réunion est prévue ce vendredi à Bordeaux à ce sujet.

Clause ou pas, les documents doivent être inclus dans le dossier et aujourd’hui, ce n’est pas le cas

Le dossier n’est pas si complexe. Soit le joueur dispose d’une clause de 500 000 euros, et Aviron n’a plus le dessus. C’est aux représentants du joueur et aux clubs de s’entendre et de faciliter la circulation des documents. Dans cet environnement concurrentiel, ce n’est pas toujours le cas, surtout quand on perd un joueur à fort potentiel de son portefeuille.

Soit un avenant au contrat a été signé, et là encore, Frédéric Bonhomme doit le fournir au camp adverse. Si la clause est levée, Aviron se retrouve de nouveau en position de force et peut décider de conserver Tevita Tatafu jusqu’à la fin de son bail. Soit négocier son départ. « Tevita nous a dit qu’il voulait rester, puis partir, puis rester, puis, à contrecœur, qu’il voulait rejoindre son cousin Toma Taufa à Bordeaux, s’agace Philippe Tayeb. On n’a pas l’habitude de garder un joueur contre son gré. S’il part, il y aura une contrepartie. Ou peut-être qu’il restera. On consultera notre staff. » Il faudra d’abord consulter le contrat.