immense désillusion pour Benoît Saint-Denis, arrêté par le médecin pour sa gueule ensanglantée

Quels regrets. Au terme d’un combat sanglant, le meilleur français des poids légers (13-2 avant le combat) a été battu par le redoutable Brésilien Renato Moicano (19-5-1 idem). Cette terrible défaite à domicile devrait l’éloigner du top dix dans la catégorie -70KG.

Le combat s’est décidé dans les premières dizaines de secondes. Mis sur le dos par Renato Moicano, confiant dans son JJB (c’est son premier sport de combat), BSD n’a pas réussi à se relever en toute sécurité, ni à faire un retournement. Renato Moicano a eu du mal à conserver la position dominante, et a déclenché un violent coup de sol et de frappe avec les poings, mais aussi avec les coudes. La voûte plantaire gauche coupée et les paupières gonflées, il s’est battu comme un lion pour pouvoir s’offrir un second tour et un mince espoir de victoire.

Las. Lors du deuxième tour, Renato Moicano a joué intelligemment, tournant autour de Benoît Saint-Denis et visant l’arche avec ses jabs. Le visage de BSD ruisselait de sang. Lors de l’entre-deux entre le deuxième et le troisième, le médecin a décidé de l’arrêter. Trop de sang. Comme c’est dur.

Les trois juges ont attribué le second tour à BSD. Benoît ressort la tête haute, mais quelle tête !

Cette défaite est frustrante, car son issue ne permettra pas de tirer de véritables conclusions. Sauf que le JJB, même excellent, n’est pas une assurance tous risques.

Après le combat, Renato Moicano a rehaussé l’honneur des Brésiliens (son compatriote Bryan Battle avait été détestable) en se montrant élogieux envers notre Français, et en déclarant spontanément qu’il avait perdu le deuxième round. « Français, je suis venu ici et j’ai gagné contre ton gars. Mais Paris est une ville merveilleuse. Je voulais dire du mal de vous mais vous êtes un public incroyable ! La France est un pays fabuleux ! Renato Moicano a ensuite tenu des propos peu élogieux à l’égard d’Emmanuel Macron et de la Révolution française, visiblement irrité par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (« Le Christ est roi » il a précisé). Il félicite chaleureusement Benoît Saint-Denis : “il a montré beaucoup de cœur”.

Benoît, avec un calme remarquable et une voix claire malgré son visage torturé, a pris le temps de remercier. « Merci pour votre soutien ! Vous êtes le meilleur public du monde. Je suis fier d’avoir porté le drapeau et représenté la France. Je reviendrai plus fort. Nous l’espérons.