Le gouvernement envisage d’inscrire dans le prochain projet de loi de finances (PLF) une mesure visant à taxer les entreprises qui rachètent leurs propres actions, une fiscalité qui serait « rétroactive » à 2024 et devrait rapporter « plusieurs centaines de millions » d’euros, affirme Le Figaro dans son édition de jeudi.
Face au dérapage du déficit public en 2023, le gouvernement a déjà alerté sur un resserrement de la vis budgétaire, mais cherche aussi à augmenter ses recettes. A cette fin, il étudie un durcissement de la taxe sur les superprofits des entreprises énergétiques, et a également évoqué la possibilité de taxer les rachats d’actions, sans donner plus de détails pour l’instant.
Selon le quotidien, la mesure figurera dans le prochain PLF pour 2025, et le gouvernement souhaiterait qu’elle soit rétroactive, les rachats d’actions en 2024 donnant lieu à une taxation en 2025.
Concernant le taux de cet impôt, “il pourrait être de 1% ou il pourrait être plus, les décisions seront prises lors de l’arbitrage du projet de loi de finances” cet été, affirme une source anonyme citée par le journal, affirmant que le ministère de l’Économie table sur « plusieurs centaines de millions » d’euros de recettes.
Les rachats d’actions sont un moyen de rémunérer les actionnaires car les entreprises les détruisent souvent après le rachat, ce qui augmente automatiquement la valeur marchande des actions restantes. Les critiques soutiennent que cet argent pourrait autrement bénéficier aux salariés ou rester dans le capital de l’entreprise.
Le Premier ministre Gabriel Attal a chargé quatre députés de la majorité, dont la députée de la Renaissance Nadia Hai, de travailler sur de nouvelles pistes pour taxer les rentes. Interrogée, elle a indiqué début avril vouloir « un système de taxation des rachats d’actions » des grandes entreprises. Les conclusions du groupe de travail sont attendues fin juin.
Selon le baromètre Janus Henderson publié mercredi, les principales sociétés cotées dans le monde ont racheté pour 1 112,1 milliards de dollars de leurs propres actions en 2023, en baisse de 14 % par rapport à 2022, année record.
Cela reste “bien au-dessus des niveaux d’avant la pandémie”, a indiqué le gestionnaire d’actifs dans un communiqué, notant également que les rachats d’actions ont légèrement augmenté en Europe. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada et la France sont les pays où les rachats d’actions ont été les plus importants.
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