Après les soupçons, c’est désormais officiel : les nombreuses fuites dans le Globe et Courrier au sujet de l’ingérence chinoise dans les affaires canadiennes est venue d’un employé du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
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Conscient d’avoir enfreint la loi, le lanceur d’alerte explique ses motivations sous couvert d’anonymat dans un texte publié par le quotidien torontois vendredi après-midi.
L’employé annonce en préambule que sa loyauté n’est pas envers un « parti ou une personne, mais envers son pays, ses institutions démocratiques et ses concitoyens ».
Inquiets de « l’importance » de la menace d’ingérence étrangère, le lanceur d’alerte et ses collègues du SCRS ont travaillé pour « doter nos dirigeants des connaissances et des outils nécessaires pour y faire face ».
« Les mois ont passé, puis les années. La menace est devenue de plus en plus pressante, mais aucune mesure sérieuse n’a été prise.
« Je me suis efforcé, seul et avec d’autres, de faire part de mes préoccupations concernant cette menace directement à ceux qui sont en mesure de demander des comptes à nos hauts fonctionnaires. Malheureusement, ces personnes n’ont pas pu le faire. »
un libéral
Cependant, le fonctionnaire, qui se dit électeur libéral à plus d’une reprise, ne croit pas que l’ingérence « ait dicté la composition du gouvernement fédéral ».
« Néanmoins, l’impact croissant de l’ingérence étrangère sur notre capacité à profiter d’un processus politique libre et équitable est indéniable », ajoute-t-il.
Pendant ce temps, Justin Trudeau a pris la défense du maire de Vancouver, Ken Sim, plus tôt dans la journée de vendredi.
Selon les révélations de Globe et Courrierl’élu municipal aurait obtenu un coup de pouce du consul chinois local lors des dernières élections municipales.
Le quotidien rapporte avoir consulté un rapport du renseignement canadien, du lanceur d’alerte, détaillant les efforts du consul Tong Xiaoling « pour encourager tous les électeurs éligibles à se rendre aux urnes et élire un candidat sino-canadien » et pro-Pékin en octobre 2022, contre le maire sortant , Kennedy Stewart. Les positions pro-Taiwan de ce dernier n’auraient pas plu au régime chinois.
souillure
«Salir la réputation du maire de Vancouver, salir l’intégrité de nos institutions, est une voie très dangereuse à emprunter à un moment où les démocraties sont assez précaires dans le monde», a déclaré M. Trudeau lors d’un point de presse à Guelph, en Ontario. , vendredi.
Selon M. Trudeau, les révélations du quotidien seraient « non vérifiées » et « avec des sources incertaines ».
- 21 décembre : LE « Globe et courrier » révèle que le premier ministre Justin Trudeau a reçu un briefing sur la sécurité nationale à l’automne au cours duquel il a été informé que le consulat chinois à Toronto avait ciblé 11 candidats – 9 libéraux et 2 conservateurs – lors de la campagne de 2019.
- 17 février : LE « Globe et courrier »sur la base de documents du Service canadien de renseignement (CSIS), indique que la Chine est intervenue dans la campagne de 2021. L’objectif était d’assurer l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire et de vaincre les députés conservateurs jugés hostiles à Pékin.
- 18 février : D’après les documents du SCRS, le « Globe et courrier » explique comment la Chine protège un réseau de Canadiens alliés à Pékin dont elle dépend pour nouer des relations, influencer et obtenir des informations auprès des députés et des sénateurs. Les diplomates chinois auraient été avertis au début de 2022 de faire profil bas en raison des enquêtes du SCRS.
- 20 février : D’autres documents du SCRS exposent la stratégie d’influence de Pékin par le biais de cyberattaques, de pots-de-vin et de séduction sexuelle.
- 28 février : LE Monde révèle que le SCRS a capturé une conversation en 2014 entre le millionnaire chinois Zhang Bin et un attaché commercial d’un consulat chinois lui demandant de faire un don de 1 million de dollars à la Fondation Trudeau.
- 13 mars: D’après les renseignements du SCRS, le « Globe et courrier » révèle que la Chine redirige ses étudiants vers le Canada pour étudier dans le secteur de la haute technologie puisque les États-Unis leur refusent des visas de peur qu’ils ne participent à des opérations d’espionnage industriel et scientifique.
- 16 mars : renseignements du SCRS obtenus par le « Globe et courrier » montrent que le consulat chinois s’est ingéré dans les élections municipales de Vancouver en 2022 afin d’élire le premier maire sino-canadien de l’histoire de la ville.
-Avec Anne-Caroline Desplanques
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