Secouée par la chute des valeurs technologiques, Investissement Québec (IQ) se dirige vers une perte de 195 millions de dollars – ce qui pourrait être la plus importante de son histoire.
Cette déception s’explique principalement par la chute des Bourses survenue l’an dernier, précise Québec dans le budget déposé mardi.
« Cette baisse des marchés financiers a particulièrement touché les entreprises du secteur technologique, affectant le rendement des investissements détenus dans ce secteur par Investissement Québec », indique le budget.
Si cette perte de 195 millions de dollars se confirme pour l’exercice financier qui se terminera le 31 mars, elle sera la plus importante depuis la fondation d’Investissement Québec en 1998. En 2019-2020, la société d’État a subi une perte de 180 millions de dollars, en grande partie liée au choc de la pandémie.
Sonder, Lion, Vitesse de la lumière…
Plusieurs grandes participations d’IQ ont vu leur valeur chuter en bourse au cours des 52 dernières semaines. Pensez à ceux de Sonder (-83%), Electric Lion (-76%), Lightspeed Commerce (-47%), NanoXplore (-39%), Coveo (-37%), Alithya (-24%), Cascades ( -21%), Stingray (-20%) et MDF Commerce (-10%).
La décision du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, et du PDG d’IQ, Guy LeBlanc, d’être plus présents dans le secteur du capital-risque a contribué à accentuer la chute des résultats de l’entreprise publique en 2022-2023.
Fin mars 2022, le portefeuille d’IQ dans les secteurs du capital-risque et des fonds d’investissement atteignait 1,4 milliard de dollars, contre 712 millions de dollars deux ans plus tôt.
« Le nouveau mandat d’IQ est de regarder dans la chaîne du capital où il y a des lacunes et de remédier à ces lacunes. Nous prenons peut-être plus de risques que le secteur privé », déclarait en 2021 au Enregistrer le vice-président des placements privés chez IQ, Bicha Ngo.
A noter toutefois que les investissements les plus risqués du gouvernement ne se trouvent pas dans IQ, mais dans le Fonds de développement économique (FDE) du ministère de l’Économie. En 2020-21 et 2021-22, le FED a coûté aux contribuables plus de 600 millions de dollars.
journaldemontreal-boras