MOYEN-ORIENT – Une nouvelle phase s’ouvre. Après des jours d’intenses bombardements, l’armée israélienne a franchi un pas en avant ce lundi en entrant militairement dans le sud du Liban. L’armée israélienne a confirmé mardi 1er octobre que des troupes terrestres avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade.
Au Liban, les frappes israéliennes réveillent le traumatisme de 2006 parmi les déplacés
Après le coup dévastateur infligé à la milice chiite avec l’assassinat vendredi de son chef Hassan Nasrallah lors d’une frappe israélienne près de Beyrouth, les dirigeants israéliens avaient prévenu que la guerre n’était pas terminée contre le mouvement pro-iranien, ennemi d’Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est engagé à lutter contre son “ennemis” et à ” éliminer “ où qu’ils soient.
L’armée israélienne a précisé dans un communiqué que ces opérations terrestres qui ont débuté lundi soir étaient « limité, localisé et ciblé » contre « cibles et infrastructures terroristes » du Hezbollah. L’armée n’a toutefois pas précisé le nombre de militaires impliqués dans cette incursion. « Ces cibles sont situées dans des villages proches de la frontière et constituent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d’Israël »assura-t-elle.
L’armée israélienne, dans son communiqué annonçant les opérations terrestres, souligne « tout ce qui est nécessaire » pour « ramener les citoyens du nord d’Israël dans leurs foyers ».
Forces armées israéliennes “opérer selon un plan méthodique (…) pour lequel les militaires de la Protection Civile se sont entraînés et préparés ces derniers mois”a expliqué l’armée, précisant que l’aviation et l’artillerie appuyaient les forces terrestres par des frappes précises. Le site américain Axios a déclaré que, selon des responsables israéliens s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’opération n’avait pas eu lieu. « ne vise pas à occuper le sud du Liban ».
Selon un responsable de la sécurité libanaise, s’exprimant sous couvert d’anonymat, Israël a lancé au moins six nouvelles frappes dans le sud de Beyrouth dans la nuit, après que l’armée israélienne a ordonné aux habitants d’évacuer. les lieux.
Un responsable d’un camp palestinien à Sidon, dans le sud du Liban, a déclaré à l’AFP qu’une frappe israélienne avait visé Mounir Maqdah, qu’Israël accuse de diriger la branche libanaise de la branche armée du mouvement palestinien Fatah. Il n’était pas clair dans l’immédiat si Mounir Maqdah était dans la maison.
Selon les médias officiels syriens, les frappes israéliennes ont également visé la région de Damas dans la nuit. L’agence de presse officielle Sana a fait état de trois civils tués et de neuf autres blessés lors de ces raids. Selon la télévision d’État syrienne, le journaliste Safaa Ahmad figure parmi les morts.
Le Hezbollah n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat après que l’armée israélienne a annoncé les raids terrestres, mais la chaîne de télévision al-Manar du groupe a rapporté la déclaration israélienne sur sa chaîne Telegram.
Les combattants du Hezbollah sont « prêt si Israël décide d’entrer sur le terrain »a déclaré lundi le chef adjoint du groupe, Naim Qassem, dans une première allocution télévisée depuis la mort de Hassan Nasrallah. « Israël n’a pas été capable de saper nos capacités militaires »dit-il encore.
Dans un communiqué publié dans la nuit, le Hezbollah a déclaré avoir « ciblé » Les troupes israéliennes en ” mouvement “ dans des vergers près de la frontière, une source proche du groupe affirmant que les soldats étaient “juste à la frontière”. Au petit matin, le mouvement a déclaré avoir tiré de l’artillerie puis des roquettes sur « troupes ennemies » à Metula, située à la frontière avec le Liban.
L’armée libanaise, dépassée par la puissance militaire du Hezbollah, est en train de “repositionner” ses troupes plus loin de la frontière, a indiqué à l’AFP un responsable militaire.
L’Iran a affirmé qu’il ne « déploierait » pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël, estimant que « les gouvernements du Liban et de la Palestine ont la capacité et le pouvoir nécessaires pour faire face à l’agression du régime sioniste ».
Les dirigeants mondiaux ont appelé lundi à la désescalade face au risque de “guerre totale” dans la région. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait ainsi exprimé son opposition à tout « invasion de terre » Israël depuis le Liban, tandis que le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, en déplacement à Beyrouth, a appelé Israël à « s’abstenir de toute incursion terrestre » ainsi qu’un cessez-le-feu.
Même le président américain Joe Biden avait laissé entendre qu’il était opposé aux opérations terrestres israéliennes, appelant à un cessez-le-feu. Cependant, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, s’est dit convaincu de la « il est nécessaire de démanteler l’infrastructure d’attaque du Hezbollah » pour garantir qu’il « ne puisse pas mener des attaques du type du 7 octobre contre des communautés dans le nord d’Israël ».
Plusieurs pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé avoir affrété des vols pour évacuer leurs ressortissants du Liban. La France a déployé un navire militaire par “précaution”en cas de nécessité d’évacuer ses ressortissants.
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