Jadon Sancho, un magicien pour faire trembler le PSG

Retour à la case départ. Originaire de Londres, passé par les équipes de jeunes de Watford et formé à Manchester City, Jadon Sancho est arrivé à Dortmund en 2017 pour un peu plus de 20 M€. Dépassant le Bayern, les dirigeants du BVB avaient flairé le bon coup, eux qui cherchaient un successeur à Ousmane Dembélé, parti au FC Barcelone après seulement un an dans la Ruhr. Bon choix. Agé de 17 ans à l’époque, l’ailier anglais voit son intégration freinée par les blessures, ne disputant qu’une dizaine de matches lors de sa première saison (1 but, 4 passes décisives). 2018-19, le véritable début de son aventure allemande. Aventure fructueuse. A Dortmund, Jadon Sancho, auteur de 52 buts et 66 passes décisives en 152 matches toutes compétitions confondues, et vainqueur d’une Coupe d’Allemagne (2021) au passage, s’est imposé comme l’un des meilleurs ailiers d’Europe, le genre de joueur qui les grandes maisons européennes courent après.

C’est Manchester United qui a empoché la mise en 2021, pour 85 M€. Devenu entre-temps international anglais (23 sélections, 3 buts), le dribbleur fou est arrivé à Old Trafford en même temps que Raphaël Varane et Cristiano Ronaldo. De belles promesses. Individuellement ou collectivement, le compte n’y était pas. Loin de là… Ces Diables Rouges ont déçu, et lui aussi.

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Rayonnage

Sancho n’a jamais vraiment convaincu Ole Gunnar Solskjær, et encore moins Erik ten Hag. Ce dernier l’a mis sur la touche en septembre dernier, justifiant sa décision par le “performance (de son) joueur à l’entraînement”. L’intéressé a répondu sur les réseaux sociaux. « Ne croyez pas ce que vous lisez ! Je n’accepterai pas qu’on dise des choses complètement fausses, je me suis très bien comporté à l’entraînement toute la semaine. Je pense qu’il y a d’autres raisons que je ne mentionnerai pas.”a-t-il déclaré, se décrivant comme “un bouc émissaire”. MU avait mentionné un « problème de discipline » et on ne l’a revu sur les terrains qu’au mercato hivernal, lorsque le Borussia l’a rapatrié, en prêt, pour le relancer. Un retour aux sources pour mieux rebondir ?

Malgré deux passes décisives lors de ses deux premiers matches, Sancho a débuté l’acte II à Dortmund en douceur, pour ne pas dire en sourdine. Manque de mordant, de confiance, et de rythme aussi. Il n’avait joué que 76 minutes au total depuis le début de la saison ! « Il ne faut pas oublier qu’il n’a pas joué depuis longtemps. C’est comme lorsqu’un joueur souffre d’une blessure aux ligaments croisés et est absent pendant une longue période. Nous avons besoin de lui », indiquait Sebastian Kehl début mars, après le but de Sancho à Brême (victoire 2-1), son premier depuis son retour. Un but qui a permis “Voyez quel grand footballeur il est”comme l’assurait à l’époque le directeur sportif du club allemand, soulignant sa capacité à « faire une différence, surtout dans les situations individuelles. Tout le monde est heureux pour Jadon car nous avons tous vu à quel point il a travaillé dur et à quel point il était disposé à aider l’équipe. Cet objectif va l’aider et lui donner un coup de pouce.”a déclaré l’ancien défenseur allemand.

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Il est capable de faire des choses magiques.

Edin Terzic sur Jadon Sancho

Quatre jours plus tard, Jadon Sancho “bissa” en ouvrant le score dès la 3e minute lors du 8e de finale retour de C1 face au PSV Eindhoven (2-0). “C’est toujours bien de l’avoir avec soi, au sein de l’équipe et du groupe mais aussi sur le terrain, car on sait qu’il est capable de faire des choses magiques”Terzic a déclaré en février, décrivant un joueur “Plein de bonheur”. “Il n’est pas encore à 100%, mais nous allons l’y amener.”a-t-il ajouté en mars.

Et pour compléter, vendredi : « Jadon Sancho et moi voyons qu’il n’est pas encore à son apogée, mais c’est normal et nous le savions lorsque nous avons décidé de le ramener cet hiver. Mais on sait aussi qu’il est capable d’atteindre ce niveau maximum très rapidement. La question est de savoir s’il est possible de le faire tous les trois jours. Mais il fait quelque chose qui montre son talent extraordinaire à chaque entraînement. Il travaille dur”.

Le travail paie. Et il a toujours sa patte magique. La preuve avec ce but samedi dernier, lors de la débâcle sur le terrain du RB Leipzig (4-1). N’excluant pas l’idée d’un “magnifique tir dans ses dribbles, ses récupérations d’appuis, sa jambe passe”le consultant être au sport Patrick Guillou confirme que « Il n’est pas encore le Sancho d’il y a quelques années, il n’est pas encore à ce niveau. Par la suite, c’est à son honneur, il a gagné beaucoup de masse musculaire sur le haut du corps, il semblait moins en forme qu’il ne l’était, aussi moins décontracté et moins dribbleur. Il a néanmoins toujours ces qualités, mais dans le collectif, il effectue les remplacements défensifs qu’il n’avait pas fait il y a trois ans. Avant, il fallait toujours être derrière lui, lui demander de revenir se placer devant le latéral. Là, il le fait plus facilement »il continue.

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L’Euro 2024 en vue

Les Parisiens ne peuvent qu’espérer que Jadon Sancho montrera son visage mancunien davantage que celui de son premier déplacement à Dortmund mercredi (21 heures), au Signal Iduna Park, en demi-finale aller de Ligue des champions. Une chose est sûre : l’international anglais monte en puissance au fil des semaines et des matches, lui qui n’a plus été appelé chez les « Three Lions » depuis octobre 2021. Nul doute que des performances remarquables contre Paris, voire en finale de C1, le 1er juin, à Wembley (Londres), ne pourrait pas nuire en vue d’une place à l’Euro, en Allemagne…