À 97 ans, Ginette Moulin, la matriarche des Galeries Lafayette, a raccroché les gants. « Je n’ai pas honte d’avoir hérité, j’aurais honte de ne pas transmettre »professait la petite-fille de Théophile Bader, le cofondateur des grands magasins du boulevard Haussmann à Paris. C’est fait.
Le 28 août, elle quittait la présidence de Motier, la holding familiale, remplacée par son gendre Philippe Houzé, 76 ans. Dans le même temps, ce dernier confiait la présidence du conseil d’administration du groupe Galeries Lafayette à son fils Nicolas et offrait de nouvelles responsabilités à Guillaume Houzé, son autre fils, ainsi qu’à Arthur Lemoine, son neveu : de quoi doper la puissance de la cinquième génération, dans sa composante entièrement masculine.
Ces derniers mois, plusieurs dynasties d’entrepreneurs français ont invité la jeune garde à la table du pouvoir. François Pinault, 26 ans, troisième du nom, petit-fils du fondateur de Kering et fils du PDG, a rejoint le conseil d’administration de Christie’s, la maison de ventes aux enchères détenue par Artémis, la holding familiale ; Alexandre et Frédéric, deux fils de Bernard Arnault, ont rejoint le conseil d’administration de la maison de ventes aux enchères Christie’s, propriété d’Artémis, la holding familiale. conseil LVMH. D’autres sont dans l’antichambre, comme Edouard Peugeot, associé du fonds d’investissement londonien TowerBrooke, bien placé pour succéder à son père, Robert, à la présidence de Peugeot Invest.
Fierté, sens du devoir et savoir-faire
Autant de transitions qui ont été préparées bien en amont. « Il est très réducteur de considérer les membres d’une famille d’entrepreneurs comme des gens riches nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Très souvent, cette fortune n’est pas liquide et s’accompagne de lourdes responsabilités. »souligne Eric Albert, psychiatre et coach exécutif. « Quand le père ou la mère transmettent leur succession à leurs enfants, cela reste simple. Mais à partir de la troisième génération, il est essentiel de fédérer la famille autour d’un projet commun. »
Parce que transmettre une entreprise familiale, c’est bien plus qu’un sceptre à prendre, c’est toute une famille qui doit prendre à cœur sa responsabilité d’actionnaire. Cela passe par la fierté, le sens du devoir et – si possible – un savoir-faire inculqué dès l’enfance. Pour le petit Bolloré, il y a eu la balade dominicale à l’usine de batteries près de Quimper, pour les héritiers Derichebourg (déchets, sécurité, restauration…), l’excursion à la décharge avec papy ferrailleur, pour les rejetons Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin…), les colonies de vacances avec les cousins.
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À 97 ans, Ginette Moulin, la matriarche des Galeries Lafayette, a raccroché les gants. « Je n’ai pas honte d’avoir hérité, j’aurais honte de ne pas transmettre »professait la petite-fille de Théophile Bader, le cofondateur des grands magasins du boulevard Haussmann à Paris. C’est fait.
Le 28 août, elle quittait la présidence de Motier, la holding familiale, remplacée par son gendre Philippe Houzé, 76 ans. Dans le même temps, ce dernier confiait la présidence du conseil d’administration du groupe Galeries Lafayette à son fils Nicolas et offrait de nouvelles responsabilités à Guillaume Houzé, son autre fils, ainsi qu’à Arthur Lemoine, son neveu : de quoi doper la puissance de la cinquième génération, dans sa composante entièrement masculine.
Ces derniers mois, plusieurs dynasties d’entrepreneurs français ont invité la jeune garde à la table du pouvoir. François Pinault, 26 ans, troisième du nom, petit-fils du fondateur de Kering et fils du PDG, a rejoint le conseil d’administration de Christie’s, la maison de ventes aux enchères détenue par Artémis, la holding familiale ; Alexandre et Frédéric, deux fils de Bernard Arnault, ont rejoint le conseil d’administration de la maison de ventes aux enchères Christie’s, propriété d’Artémis, la holding familiale. conseil LVMH. D’autres sont dans l’antichambre, comme Edouard Peugeot, associé du fonds d’investissement londonien TowerBrooke, bien placé pour succéder à son père, Robert, à la présidence de Peugeot Invest.
Fierté, sens du devoir et savoir-faire
Autant de transitions qui ont été préparées bien en amont. « Il est très réducteur de considérer les membres d’une famille d’entrepreneurs comme des gens riches nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Très souvent, cette fortune n’est pas liquide et s’accompagne de lourdes responsabilités. »souligne Eric Albert, psychiatre et coach exécutif. « Quand le père ou la mère transmettent leur succession à leurs enfants, cela reste simple. Mais à partir de la troisième génération, il est essentiel de fédérer la famille autour d’un projet commun. »
Parce que transmettre une entreprise familiale, c’est bien plus qu’un sceptre à prendre, c’est toute une famille qui doit prendre à cœur sa responsabilité d’actionnaire. Cela passe par la fierté, le sens du devoir et – si possible – un savoir-faire inculqué dès l’enfance. Pour le petit Bolloré, il y a eu la balade dominicale à l’usine de batteries près de Quimper, pour les héritiers Derichebourg (déchets, sécurité, restauration…), l’excursion à la décharge avec papy ferrailleur, pour les rejetons Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin…), les colonies de vacances avec les cousins.
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