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“Je n’ai jamais atteint les sommets, mais ce qui est fou c’est de penser que je suis toujours là”

Chaque jour, une personnalité s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Vendredi 19 avril 2024 : l’auteure, compositrice et interprète, Clarika. Elle sort aujourd’hui un nouvel album : « Danse encore ». Elle sera en concert à La Cigale à Paris le 26 novembre.

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Temps de lecture : 15 minutes

Le surnom Clarika signifie petite Claire en hongrois. C’est l’héritage d’un surnom donné par ses parents et du sang qui coule dans ses veines, évidemment transmis par son père, poète et réfugié politique hongrois, et sa mère, professeur de français. Elle est devenue la fille Joker en référence à l’un de ses albums emblématiques. En 1993, il y a 31 ans, sortait son premier album Je n’attendrai pas cent ans avec le célibataire Tu dors tout le temps. Aujourd’hui, Clarika revient avec un neuvième album Danse encoreou encore 12 titres qui sentent bon l’envie de lutter contre la morosité.

franceinfo : Danse encore est-ce qu’un album est plein d’espoir ? Est-ce le message ?

Claire : Je dirais que c’est l’énergie du désespoir. Le monde est chaotique, mais nous voulons toujours y croire. Et maintenant, c’est parti.

Avec une mère professeur de français et un père poète, réfugié politique hongrois, l’écriture a toujours fait partie de vous. Est-ce que ça commence très jeune ? Dans les journaux ?

Oui, comme beaucoup de petites filles, beaucoup de journaux intimes, beaucoup d’histoires commencées, jamais terminées, etc. Mais c’est vrai qu’au départ, l’écriture n’était pas le moteur pour être chanteuse. En fait, c’était la scène. Et écrire, c’était au début une façon de monter sur scène, et j’y ai pris goût en écrivant mes premières chansons.

Ce qui est surprenant d’ailleurs, c’est que vous allez suivre des cours de théâtre car, en effet, votre première envie était de devenir actrice. Et c’est là que tu as réalisé que non, c’était limité pour toi et que ça ne correspondait pas à ce que tu voulais faire.

Oui, ça ne correspondait pas. Je ne faisais pas de théâtre pour les bonnes raisons. Et pour une fois, c’est vrai que la chanson m’accompagne depuis que je suis petite. Nous sommes une famille dans laquelle nous chantons tout le temps. Il n’y a absolument aucun professionnel, mais cela fait partie de notre culture. Et j’ai adoré.

“J’ai toujours écouté beaucoup de musique, donc cette envie de scène et de chanson était, à un moment donné, une évidence.”

Il y a beaucoup de sensualité dans ce nouvel album. J’aimerais que nous en parlions, mais ensuite nous assumons pleinement nos responsabilités. C’est vrai que c’est surprenant quand les gens vous connaissent parce que vous ne l’avez pas caché, mais gardez cela pour vous très longtemps. je voudrais parler deIsadora. Une chanson sublime. Dis nous à propos de cela.

Depuis toute petite, j’ai une grand-mère qui était terrifiée par ce qui est arrivé à Isadora Duncan, une grande danseuse qui a révolutionné la danse, qui a créé la danse contemporaine. Elle a été étranglée à mort par son foulard un jour sur une route de la Côte d’Azur, par les roues de la voiture. Et cette histoire était vraiment une histoire de famille. Dès que nous avions un foulard un peu long ou un foulard, ma grand-mère nous disait : «Attention, tu finiras comme Isadora Duncan“, donc c’est vrai que cette Isadora a toujours fait un peu partie de ma vie. Et puis j’ai lu sa biographie et j’ai découvert une femme incroyable qui a eu 1000 vies, qui a donc vraiment libéré le corps de la femme par rapport à la danse, qui dansait nue donc c’était une époque incroyable et qui est morte prématurément Féministe avant l’heure, bisexuelle, enfin une vie incroyable et c’était un merveilleux sujet de chanson.

Vous acceptez aussi de vous pousser un peu, de dire des choses assez profondes. Il y a encore des paroles très fortes, il y a des paroles qu’on ne chante plus, mais dans ce nouvel album par exemple, il y a Au revoir salope où tu parles de démons, de libération de ces démons, ceux de l’addiction. Il était important d’aborder ce problème à quel moment.

“Quand je recommence à écrire, j’ai toujours un peu le vertige.”

Quand j’écris un album, je ne me pose pas la question sur l’album dans sa globalité, c’est-à-dire : de quoi va-t-il parler ? Y a-t-il un thème particulier ? Cela s’inscrit vraiment dans un moment donné puisque je n’ai malheureusement pas de chansons à l’avance. Donc à ce moment-là, en tout cas, ça correspondait à mes envies.

Ce soir je sors dit aussi beaucoup de choses. Le temps prend du temps ?

Cette chanson Ce soir je sors, c’est aussi l’énergie du désespoir. C’est à dire vraiment bien, c’est dur, le monde est un chaos total. Nous sommes très anxieux, mais à un moment donné, nous pourrions prétendre que c’était génial et que cela n’existait pas, tout en y croyant.

Quand on parle de sensualité, il y a Habille-moi Aussi. Il y a un jeu énorme. Tout est très limité au cinéma, à la scène.

J’adore la chanson, mais je suis aussi un grand cinéphile. Alors c’est vrai que souvent les chansons sont, je pense, cet amour du cinéma… J’aime que ce soient des petits scénarios ou pas, mais ça arrive souvent. Pour cette chanson, j’avais clairement en tête : Déshabille moi de Juliette Gréco et c’était un clin d’œil à ses chansons que j’adore, que je chante depuis toute petite et que je trouve très drôles. Et puis c’était une façon de dire : on est dans un monde où on montre beaucoup tout, on révèle tout, on est très exhibitionnistes. Parfois ne pas montrer les choses, ne pas les révéler… Le mystère est beau et il peut être attirant.

Comment avez-vous vécu ces 30 années alors ?

Je suis déjà bien content d’être encore là, d’avoir un public fidèle et qui grandit à sa guise. Je n’ai jamais atteint les sommets, mais ce qui est fou c’est de dire que je suis toujours là et que j’ai tellement un entourage professionnel qui me soutient et qui croit en moi. Et puis pour avoir de la visibilité, pour me dire à chaque fois que je vais partir en tournée, je vais à la rencontre du public et c’est… Je vois toujours le côté hyper plein de la vitre.

Juliette

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