« Je suis Leebie. Je voulais vous dire que mon frère, Hersh Goldberg-Polin, est otage à Gaza. »

Parmi les centaines de messages que nous écrivons ou recevons chaque jour sur WhatsApp, certains nous marquent à jamais. Nous nous souvenons exactement de l’endroit où nous étions lorsqu’ils sont arrivés, de ce que nous faisions la seconde précédente et de ce que nous avons ressenti lorsque nous avons commencé à les lire.

C’est ce qui m’est arrivé le 29 octobre, trois semaines après le 7 octobre, ce jour sombre où quinze de mes amis et voisins du kibboutz Nahal Oz ont été assassinés et sept autres kidnappés par le Hamas.

Je me trouvais dans la petite chambre où ma femme, nos deux filles et moi-même avions emménagé depuis notre arrivée dans notre pays. Je venais de soulever notre matelas, qui gisait par terre, pour faire un peu de ménage, quand un message est arrivé, d’un numéro inconnu.

« Bonjour Amir, c’est Leebie, de la classe 2021 de l’Académie Lachish. »

Je l’ai tout de suite reconnue grâce à sa photo de profil. En 2021, je me suis portée volontaire pour donner des cours d’éducation aux médias une fois par semaine dans un établissement pré-militaire à Dorot, un kibboutz non loin de chez moi, près de la frontière avec Gaza. Leebie, dont la famille est originaire des États-Unis, était l’une des étudiantes les plus motivées.