Il décida de parler. Après plusieurs semaines d’hésitation, craignant de fragiliser davantage l’hebdomadaire qu’il a cofondé avec Maurice Szafran en 1997, Jean-François Kahn décide finalement de prendre la parole publiquement pour s’opposer à la vente de Marianne au milliardaire et fervent catholique Pierre-Edouard Stérin. « Je ne peux pas supporter le fait qu’il y ait un acheteur qui, dans tous les domaines, soit exactement le contraire de ce pour quoi nous avons créé le journal »s’agace celui qui a quitté la direction du titre en 2007 et qui aura 86 ans la semaine prochaine.
Cela fait plusieurs semaines que l’octogénaire, qui échange plusieurs fois par semaine avec Maurice Szafran, se mobilise en coulisses pour éviter de voir le titre tomber entre les mains de M. Stérin. « Marianne ne peut pas devenir la propriété d’un personnage ultralibéral en matière économique, qui n’est pas laïc, et qui n’est pas patriote, car il est toujours en exil fiscal en Belgique »lâche M. Kahn, convaincu que, « Au-delà des divergences avec la direction éditoriale de Natacha Polony, sur le souverainisme et le protectionnisme, ce journal n’avait pas rompu avec ses fondamentaux jusqu’à présent ».
Cette prise de position, avant tout symbolique, intervient alors que les négociations exclusives entre le fonds d’investissement Otium de Pierre-Edouard Stérin se poursuivent jusqu’à la mi-juin avec CMI France, le groupe de médias de l’homme d’affaires tchèque. Daniel Kretinsky. M. Stérin finance déjà plusieurs médias numériques se définissant comme « apolitique »mais qui penche à droite comme Néo, Factuel ou Le crayonà qui le président de la République Emmanuel Macron a accordé une interview diffusée mardi 4 juin. Critique du projet de loi consacré à la fin de la vie, il a récemment fait un don de 18 000 euros au magazine d’extrême droite L’incorrect à travers le Fonds du Bien Commun, selon les médias spécialisés La lettre. « Financer un journal Vichysto-Maurras montre bien qu’il a des convictions très profondes »selon M. Kahn. « Je refuse que mon nom, encore lié à Marianneêtre associé à M. Stérin alors que je suis très inquiet de la montée de l’extrême droite »explique Jean-François Kahn.
Un candidat en embuscade
Si CMI France réfute une récente accélération des discussions avec Pierre-Edouard Stérin, son bras droit, Alban du Rostu, est attendu par la rédaction mardi 11 juin pour détailler les garanties d’indépendance que le candidat au rachat est prêt à accorder. « Si l’actionnaire majoritaire veut s’essuyer les pieds sur ces garanties, il le fera », en est néanmoins convaincu Jean-François Kahn, qui a également refusé de siéger à un conseil visant à faire respecter les garanties d’indépendance proposées par Denis Olivennes, le bras droit de M. Kretinsky. Contacté, MM. Stérin et Rostu n’ont pas donné suite.
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Il décida de parler. Après plusieurs semaines d’hésitation, craignant de fragiliser davantage l’hebdomadaire qu’il a cofondé avec Maurice Szafran en 1997, Jean-François Kahn décide finalement de prendre la parole publiquement pour s’opposer à la vente de Marianne au milliardaire et fervent catholique Pierre-Edouard Stérin. « Je ne peux pas supporter le fait qu’il y ait un acheteur qui, dans tous les domaines, soit exactement le contraire de ce pour quoi nous avons créé le journal »s’agace celui qui a quitté la direction du titre en 2007 et qui aura 86 ans la semaine prochaine.
Cela fait plusieurs semaines que l’octogénaire, qui échange plusieurs fois par semaine avec Maurice Szafran, se mobilise en coulisses pour éviter de voir le titre tomber entre les mains de M. Stérin. « Marianne ne peut pas devenir la propriété d’un personnage ultralibéral en matière économique, qui n’est pas laïc, et qui n’est pas patriote, car il est toujours en exil fiscal en Belgique »lâche M. Kahn, convaincu que, « Au-delà des divergences avec la direction éditoriale de Natacha Polony, sur le souverainisme et le protectionnisme, ce journal n’avait pas rompu avec ses fondamentaux jusqu’à présent ».
Cette prise de position, avant tout symbolique, intervient alors que les négociations exclusives entre le fonds d’investissement Otium de Pierre-Edouard Stérin se poursuivent jusqu’à la mi-juin avec CMI France, le groupe de médias de l’homme d’affaires tchèque. Daniel Kretinsky. M. Stérin finance déjà plusieurs médias numériques se définissant comme « apolitique »mais qui penche à droite comme Néo, Factuel ou Le crayonà qui le président de la République Emmanuel Macron a accordé une interview diffusée mardi 4 juin. Critique du projet de loi consacré à la fin de la vie, il a récemment fait un don de 18 000 euros au magazine d’extrême droite L’incorrect à travers le Fonds du Bien Commun, selon les médias spécialisés La lettre. « Financer un journal Vichysto-Maurras montre bien qu’il a des convictions très profondes »selon M. Kahn. « Je refuse que mon nom, encore lié à Marianneêtre associé à M. Stérin alors que je suis très inquiet de la montée de l’extrême droite »explique Jean-François Kahn.
Un candidat en embuscade
Si CMI France réfute une récente accélération des discussions avec Pierre-Edouard Stérin, son bras droit, Alban du Rostu, est attendu par la rédaction mardi 11 juin pour détailler les garanties d’indépendance que le candidat au rachat est prêt à accorder. « Si l’actionnaire majoritaire veut s’essuyer les pieds sur ces garanties, il le fera », en est néanmoins convaincu Jean-François Kahn, qui a également refusé de siéger à un conseil visant à faire respecter les garanties d’indépendance proposées par Denis Olivennes, le bras droit de M. Kretinsky. Contacté, MM. Stérin et Rostu n’ont pas donné suite.
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