Quelques jours après la double annulation à Lille d’une conférence sur la Palestine par la leader de La France insoumise (LFI) et la candidate européenne « insoumise » Rima Hassan, Jean-Luc Mélenchon annoncé le X qu’il tiendrait une conférence le lundi 22 avril à Sciences Po Paris, à 19h30. Le cadre et le thème de son intervention ne sont pas connus pour l’instant.
Le fondateur du mouvement de gauche radicale, qui a fait de la dénonciation de la guerre à Gaza un thème central de la campagne de son parti pour les élections européennes de juin, poursuit sa tournée universitaire, entamée depuis plusieurs semaines, qui l’a déjà amenée à Nantes, Créteil , Nanterre, ou encore Clermont-Ferrand.
Mais la semaine dernière, alors qu’il devait donner une conférence à l’université de Lille sur la situation au Moyen-Orient, l’événement a été annulé. L’université a annoncé dans un communiqué que les conditions n’étaient pas “plus solidaires pour garantir la sérénité des débats” en raison de la hausse “concernant” tensions internationales après « l’escalade militaire survenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient »en référence à l’attaque sans précédent de drones et de missiles lancée par l’Iran contre Israël.
“Je plains le président de l’université car ce qu’il a fait est honteux”a alors lancé le chef des « rebelles », fustigeant les « des lâches incapables de défendre la liberté ». Le mouvement a alors souhaité délocaliser la conférence dans une salle privée, mais cette deuxième manifestation a elle-même été annulée, cette fois par la préfecture.
Lors d’un rassemblement convoqué sur une place publique de Lille jeudi soir par LFI, en réponse à la double interdiction de cette conférence, Jean-Luc Mélenchon avait alors notamment évoqué Adolf Eichmann, responsable de la logistique de la solution finale, et semblait lors de son discours comparant le président de l’Université de Lille au criminel de guerre nazi.
«’Je n’ai rien fait’, a déclaré Eichmann. « Je n’ai fait qu’obéir à la loi telle qu’elle était dans mon pays. » Alors ils disent qu’ils obéissent à la loi et qu’ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni par personne. », a-t-il déclaré. Le leader « insoumis » s’est ensuite justifié vendredi en citant le livre Les origines du totalitarisme (1951), de la philosophe Hannah Arendt, pour expliquer que le président de l’université avait « s’est comporté dans cette logique de propagation du mal ».
Des propos qui ont suscité de nombreuses réactions, y compris à gauche. Le numéro un du Parti communiste, Fabien Roussel, a estimé lundi, sur BFM-TV/RMC, que M. Mélenchon était « discrédité » après les mots “indéfendable” qu’il a tenu la semaine dernière à Lille. M. Roussel a ajouté qu’il ” né (se) on ne le retrouve pas du tout chez Jean-Luc Mélenchon, puisque ses propos excessifs discréditent tout le reste ». Le patron du PCF lui-même avait été comparé il y a quelques mois au collaborateur Jacques Doriot par la députée Sophia Chikirou, membre de la garde rapprochée du leader « insoumis ».
Le 12 mars, Sciences Po Paris a également connu des incidents liés à la guerre à Gaza, dans le cadre d’une journée de mobilisation des universités européennes pour la Palestine. Environ trois cents étudiants avaient occupé un amphithéâtre « mettre fin à la guerre génocidaire et à la colonisation en Palestine ». Lors de cet événement non déclaré, un étudiant membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est vu refuser l’entrée dans l’amphithéâtre. Les versions divergent quant aux raisons de ce refus, mais l’UEJF accuse les organisateurs d’avoir tenu des propos antisémites à l’égard de cet étudiant. Des accusations que réfute le comité Palestine de Sciences Po.
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Une conférence de Jean-Luc Mélenchon à l’université de Bordeaux avait déjà été annulée en octobre, ainsi qu’une autre à Rennes il y a quinze jours.
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