Le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé samedi le Parti socialiste à laisser la motion de destitution d’Emmanuel Macron, dont la recevabilité doit être examinée mardi par le bureau de l’Assemblée, passer ce premier cap.
« Pour que la motion de destitution puisse commencer son parcours, elle doit d’abord être transmise par le bureau de l’Assemblée à la Commission des lois de l’Assemblée nationale », M. Mélenchon s’est expliqué lors d’un meeting au stand LFI à la Fête de l’Humanité, à Brétigny-sur-Orge (Essonne).
Malgré les équilibres politiques à l’Assemblée, le Nouveau Front populaire est majoritaire au sein de l’organe exécutif suprême de l’Assemblée, une partie des macronistes ayant fait défection en pleine nuit du 20 juillet pour élire les secrétaires du bureau. Le NFP détient ainsi 12 postes sur 22, dont trois socialistes.
« Accepter de transmettre »
Selon M. Mélenchon, les communistes et les écologistes « ont dit qu’ils voteraient pour la transmission,” mais « Nous attendons de connaître la position du Parti socialiste. »
Le PS n’a pas souhaité adhérer à la motion comme l’a reconnu Jean-Luc Mélenchon. Mais « Nous ne vous demandons pas d’accepter. Nous vous demandons d’accepter de transmettre. » et de « Laissez la Commission du droit régler ce problème »Au total, 72 Insoumis, six écologistes et trois députés réunionnais proches de LFI ont signé le texte.
Le lancement de cette procédure de destitution se veut une « une réponse politique à la mesure du coup d’État antidémocratique que le président est en train de mener » de la République, expliquait début septembre la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot.
Mais une grande partie de la classe politique est très sceptique sur les chances de succès de cette procédure, notamment en raison de l’opposition du Sénat. « Tout cela n’est que du cinéma, ça n’aboutira à rien » avait balayé le député RN Sébastien Chenu.
« Requête recevable »
Interrogé par leAFPLes députés verts Eva Sas et Sébastien Peytavie ont confirmé qu’ils laisseraient passer la motion. « La motion est recevable, il ne serait pas démocratique d’empêcher le débat sur la destitution “, a soutenu le premier. Les députés communistes sont sur la même ligne, selon une source au sein du groupe communiste.
L’ancien président socialiste et député François Hollande a déclaré au journal Sud Ouest qu’il ne serait pas associé “en aucune façon” à une procédure qui « vise à remettre en cause nos institutions », recommander à « de ne pas y donner suite ».
Une réunion des députés PS sur le sujet doit se tenir lundi soir, selon Christine Pires Beaune, questeur et membre du bureau.