Avec « Riley Takes on the Vatican », l’auteur Jeff Lindsay nous plonge dans un roman captivant, même s’il n’est pas toujours très réaliste, entre rêve et fantastique.
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Et voici le retour de Riley Wolfe, le voleur qui réussit à voler ce qui est considéré comme impossible à voler. Entre Arsène Lupin pour le raffinement, le goût des belles choses, la subtilité psychologique, l’art du déguisement du personnage et un gangster plus classique, parfois brutal, surentraîné, habitué aux nouvelles technologies et accessoirement talentueux adepte du parkour (cette voltige qui consiste à courir de toit en toit) Riley tente l’impossible : il attaque le Vatican – l’histoire est dans le titre.
Jeff Lindsay, le créateur de la série Dexter, ne recule devant rien ici. Son Arsène Lupin survolté devra voler La Délivrance de Saint-Pierre, une fresque peinte par Raphaël sur un mur du deuxième étage du Vatican. Riley Wolfe n’a pas vraiment le choix : un certain Patrick Boniface, un très méchant marchand d’armes, le lui demande. Ce dernier, recherché par toutes les polices du monde, a des acolytes partout, un garde du corps absolument terrifiant et sadique, et surtout il menace les deux femmes qui comptent dans la vie de Riley : sa mère malade et Monique, sa complice, une brillante faussaire sans dont l’aide Riley ne peut rien faire. Nous voilà donc embarqués entre Saint-Pétersbourg, la Suède, les îles Kerguelen, les Etats-Unis et la Cité du Vatican.
C’est évidemment tout l’intérêt du roman. Jeff Lindsay nous promène comme un aboyeur. Nous verrons ce que nous verrons. Mais finalement, on ne voit pas grand chose parce qu’il n’y a pas grand chose à voir. Surtout, on a droit aux réflexions, jugements et vision du monde de Riley Wolfe, plutôt désillusionné, pour ne pas dire cynique. De temps en temps, il passe à l’action, et c’est surprenant car notre contemporain Arsène Lupin possède un certain savoir-faire dans la violence et le combat. Mais ce n’est pas le plus important. Même si Lindsay sait mettre en appétit le lecteur avec quelques rebondissements spectaculaires, ce qui compte le plus c’est l’atmosphère générale du roman et l’espèce de jubilation dans laquelle il nous plonge lorsque Riley Wolfe réalise l’impossible, avec audace, et remercie à son imagination débordante. Très vite, une fois le roman terminé, on a envie de lire le suivant. C’est bien : il y en aura d’autres.
Riley attaque le Vatican de Jeff Lindsay, dans la série noire de Gallimard.