Le XV de France fait tourner son effectif jeudi contre l’Uruguay, un adversaire incomparablement plus modeste que la Nouvelle-Zélande, qu’il a battu en ouverture du championnat du monde de rugby. De retour de blessure, Anthony Jelonch sera le capitaine d’une équipe de France remaniée qui cherchera à ravir le public du stade Mauroy de Lille.
4 minutes
Vous pouvez suivre le match France-Uruguay en direct sur le site de France 24
« Los Teros » ont-ils les moyens de voler dans les plumes du Coq ? Les Uruguayens, dont l’emblème est un vanneau tero, tenteront, jeudi 14 septembre, à Lille, de contrarier les Français favoris au titre mondial. Un match qui permettra aux Bleus d’exploser les cadres victorieux des All Blacks lors du match d’ouverture de la Coupe du Monde.
Même si l’Uruguay occupe la 17e place du classement mondial, pas question de prendre à la légère « une équipe qui a des valeurs de combat et un grand cœur », assure le sélectionneur Fabien Galthié. Il a procédé à douze changements dans son XV de départ : les seuls titulaires face aux All Blacks restent le centre Yoram Moefana, le deuxième ligne Cameron Woki et l’ailier Gabin Villière. Exit par exemple le demi de mêlée Antoine Dupont, le troisième ligne Grégory Alldritt ou l’ailier Damian Penaud, laissé au repos en prévision de la suite.
Objectif de ce deuxième match pour les Bleus ? Digérer le sommet face aux All Blacks et « switcher » vers le reste, en s’appuyant notamment sur la « fraîcheur » des entrants. Dans cette optique, ce XV « est la meilleure équipe du moment », explique Galthié.
Les Français seront guidés par le troisième ligne Anthony Jelonch, qui a réussi son pari fou : grièvement blessé au genou gauche en février, opéré en mars, le toulousain retrouvera les terrains. Avec le statut de capitaine, auquel il a déjà goûté lors de la tournée estivale en Australie en 2021.
Jelonch comme capitaine
« Bien sûr, j’avais des doutes au début de ma rééducation, mais je savais qu’il me restait six mois et j’avais vraiment cette Coupe du Monde en tête. J’ai travaillé très dur pendant ces six mois. J’ai la chance de pouvoir revenir. Et aujourd’hui, revenir pour ce match de Coupe du Monde, être capitaine, c’est une immense fierté pour moi », confie Jelonch.
« Je sais que maintenant mon genou tient bien. Je suis à 100%. Avec ça, on peut réaliser de belles choses. Je ferai tout pour amener mes coéquipiers à la victoire », promet le troisième ligne toulousain. S’ils restent concentrés et sérieux, cela ne semble pas susceptible de leur échapper.
Il s’agit de la première véritable opposition entre les deux nations, les Uruguayens ayant déjà affronté une équipe de France en 1960 (défaite 61-0) et en 1985 (défaite 34-6). Mais il s’agissait de matches non officiels à Montevideo, qui n’ont pas livré de cap.
Emmenés par le demi de mêlée de Castres Santiago Arata (le seul avec le deuxième ligne Manuel Leindekar à évoluer au plus haut niveau), les Uruguayens, qui disputent leur cinquième phase finale, ont remporté deux de leurs trois victoires en Coupe du monde lors de leur entrée en compétition. : en 1999, contre l’Espagne (27-15) puis en 2019, devant un adversaire plus solide, les Fidji (30-27).
L’Uruguay veut gagner deux matches
Face à la France, la marche est plus haute. Refusant de jouer au marchand d’illusions, le sélectionneur Esteban Meneses avait fixé, avant la compétition, l’objectif de ce match : « La rencontre contre la France servira à nous jauger, à définir dans quels domaines nous devrons progresser et puis espérer gagner les deux prochains matches », contre l’Italie (le 20) puis la Namibie (le 27). Soit faire mieux qu’en 1999, 2003 et 2019 (une victoire).
Lire aussiLa Coupe du monde 2023 aura un accent sud-américain avec l’Argentine, le Chili et l’Uruguay
« C’est notre premier match dans la compétition et il s’annonce historique », a déclaré son entraîneur arrière, Joaquín Pastore. « L’Uruguay arrive plus en forme que jamais. Avant, nous étions amateurs. Aujourd’hui, nous pouvons compter sur un bon vivier de joueurs, tous professionnels », explique-t-il.
La majorité porte le maillot de la franchise Penarol Rugby, qui évolue en Super Rugby Americas, le championnat du continent américain qu’elle a remporté en 2022 et cette saison.
« Depuis quelques temps, l’Uruguay cherche davantage à imposer son jeu. Évidemment, c’est plus difficile à ce niveau de compétition, mais l’idée reste la même : offrir des choses, tant en défense qu’en attaque, et ne pas souffrir » , détaille l’ailier Nicolas Freitas, qui évolue à Vannes, en ProD2 française.
« En restant attentistes face à la France, on s’expose à de gros problèmes. Nous voulons prendre des initiatives et profiter pleinement de l’opportunité qui nous est offerte de nous mesurer à une sélection du plus haut niveau mondial », poursuit-il. .
Avec l’AFP
France 24 Sport