À travers cet athlète d’exception, c’est tout un pan de l’histoire des Jeux Olympiques modernes qui se lit dans cette biographie d’Alain Foix.
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A quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, retrouvez la sélection de portraits et biographies d’athlètes hors du commun de Gilbert Chevalier.
Ainsi, un athlète, même s’il ne fait pas de politique, par ses origines, son parcours, sa volonté farouche de réussir envers et contre tout, peut devenir un symbole politique, d’autant plus évidemment lorsque les Jeux olympiques deviennent un prétexte pour le pays hôte pour asseoir sa puissance, et pour afficher au monde sa puissance et son influence. Les Jeux de Berlin de 1936 furent ceux d’Hitler et du nazisme triomphant. Et dans ce contexte, Jesse Owens, le quadruple médaillé d’or, devint un symbole.
Et c’est l’histoire de cet athlète hors norme que nous raconte l’écrivain guadeloupéen Alain Foix, dans une biographie du meilleur sprinteur de l’entre-deux-guerres, parue en poche chez Folio. Même si c’est sa couleur de peau qui fait de lui un symbole de la contestation contre Hitler, il s’est, avant tout, déclaré américain, et ensuite noir. C’est en tout cas ce qu’il déclarait 30 ans après ses médailles d’or aux Jeux de Berlin, lorsque Mohamed Ali déclarait à propos de la guerre du Vietnam : « Je ne vois pas pourquoi un Noir irait tuer des Jaunes pour faire plaisir aux Blancs, les Vietnamiens ne m’ont jamais traité de nègre. »
Jesse Owens, lui, s’était engagé auprès des républicains pour des jeux sans politique. Pas vraiment en phase avec l’époque, dans une Amérique fracturée par la question raciale et les luttes pour les droits civiques, beaucoup lui reprochent son manque d’appétit pour ces luttes et son conservatisme. Petit-fils d’un esclave, né dans l’Alabama suprémaciste blanc le 12 septembre 1913,Cadet de 11 enfants, rien, absolument rien, ne le destinait à la célébrité.
Jesse Owens par Alain Foix, biographie publiée en livre de poche chez Folio.