Médaillé de bronze à Rio, Maxime Valet ne remportera pas d’autre médaille individuelle aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Devant le public du Grand Palais, le fleurettiste a été éliminé, mercredi 4 septembre, au deuxième tour des repêchages, par l’Ukrainien Oleg Naumenko (15-5).
A la fin du match, le Toulousain paraplégique était en colère. L’objet de sa colère ? L’un des arbitres de son match, qu’il juge partial. Notamment celui en charge de la vidéo. « Un Russe » selon Valet, qui s’avère en réalité être israélien. Une confusion de nationalités qui laisse filtrer un excès de frustration de ne pas avoir décroché une médaille, son objectif.
« Ce n’était pas du sport »
Maxime, on sent que tu es très en colère après ta défaite ?
Ce match est un scandale ! Sur la vidéo, c’était un Russe (un Israélien en réalité)et comme je tirais contre un Ukrainien, il allait toujours être d’accord avec lui… De toute façon, ce n’est pas compliqué, l’Ukrainien allumait sa lampe, s’il demandait la vidéo, il avait le point. Donc je ne pouvais pas jouer. C’est vraiment un scandale. L’arbitre central n’a pas changé d’avis une seule fois, il a juste hoché la tête en s’excusant… De toute façon, dès que tu te retrouves face à un mec de l’Est, avec cet arbitre (en vidéo), tu as perdu.
Est-ce la première fois que vous vivez cela ?
Avec cet arbitre, c’est toujours comme ça. L’Ukrainien n’était pas fou, même quand il savait qu’il avait tort, il demandait la vidéo. Je me suis fait voler mes jeux dans ce match. Quand je perds contre les Chinois (Daoliang Hu)c’est normal, il était plus fort, c’est le sport. Mais là, ce n’était pas du sport.
« C’est toujours contre moi »
Vous ne pouvez rien faire dans ces cas-là ?
Non, il n’y a pas d’appel. L’arbitre a décidé, c’est validé par tout le monde, donc il n’y a rien à faire. Déjà contre le Brésilien (Luis Vanderson Chaves, premier tour du repêchage)C’était lui le principal. Quand je demandais la vidéo, il me disait que c’était faux, même quand l’autre arbitre me donnait le point. Quand je le croise, je sais que je ne peux pas jouer. Je ne sais pas ce que je lui ai fait.
Est-ce que ne pas pouvoir vous exprimer à 100 % est ce qui vous frustre le plus ?
Non, mais j’ai pu m’exprimer. J’ai pris les touches. Mais ils ne me les donnent pas. L’autre n’a qu’à tendre le bras pour me toucher… Je joue le jeu, j’accepte les touches, mais il donne le point aux autres. C’est toujours contre moi. Je ne sais pas s’il fait la même chose avec les autres, mais avec moi, il arbitre toujours contre moi.
Quel est le sentiment qui vous anime ?
Colère, injustice. Ce match ne devrait jamais se passer comme ça. Après, que je gagne ou que je perde, ce n’est pas important. L’Ukrainien est encore très bon, mais je ne peux pas jouer là-bas.
« J’avais d’autres ambitions »
Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu que c’était cet arbitre ?
J’espérais que l’arbitre central aurait le courage de ne pas se laisser influencer, mais ce n’était pas le cas. Elle m’a donné les touches, car c’était le cas à chaque fois, mais dès qu’elle est passée à la vidéo avec lui, elle a changé. Je crois qu’il y a eu une dizaine de points qui ont été inversés comme ça.
La colère est-elle plus grande parce que ce sont vos derniers Jeux ?
Cela ne change rien. Il m’a déjà volé une demi-finale aux championnats du monde comme ça. Ce qui est embêtant, c’est que j’étais prêt, j’étais fort. Ça ne peut pas se terminer comme ça. Si je perds sur la piste, pas de problème, mais là, je perds au rendez-vous de l’arbitre. Dès que je l’ai vu arriver, je l’ai su… Contre le Brésilien, j’étais tout seul au toucher, donc il ne pouvait pas faire grand-chose.
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Il vous reste l’épreuve par équipe qui débute ce jeudi 5 septembre…
Bien sûr, mais j’avais d’autres ambitions aujourd’hui. (ce mercredi)Il faudra digérer ça pour repartir demain, mais à ce niveau, ce n’est pas possible.