Judith Godrèche présentera un court métrage sur les violences sexuelles au Festival de Cannes

Elle est devenue l’une des figures de la lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma français et ne compte pas s’arrêter là dans son combat. L’actrice et réalisatrice Judith Godrèche présentera un court métrage sur les violences sexuelles le 15 mai, lors du 77^e édition du Festival de Cannes, a appris l’Agence France-Presse mardi 7 mai auprès des organisateurs.

Ce film, Moi aussi, sera présenté lors de la cérémonie d’ouverture de la section parallèle Un Certain Regard, ainsi qu’au Cinéma de la plage. Il » met en avant les récits de victimes de violences sexuelles. Autant d’expériences individuelles qui s’ajoutent aux siennes et soulignent leur caractère tristement universel. »écrit le festival dans son communiqué de presse, qui « souhaite faire résonner ces témoignages ».

D’une durée de dix-sept minutes, Judith Godrèche a réalisé ce court-métrage après son discours percutant lors de la cérémonie des Césars le 23 février, où elle dénonçait « niveau d’impunité, de déni et de privilèges » de l’industrie du cinéma concernant les violences sexuelles.

Une commission d’enquête créée à l’Assemblée nationale

« Exactement un mois après ce discours salutaire, le 23 mars 2024, Judith Godrèche s’empare des deux moyens d’expression qu’elle connaît le mieux – l’écriture et le cinéma – et rassemble des femmes et des hommes qui témoignent de leur expérience traumatisante »explique le Festival de Cannes.

L’actrice a lancé un appel à témoignages sur Instagram. « Ensuite, la question s’est posée de savoir ce que j’allais en faire. Que faire lorsque nous sommes dépassés par ce que nous entendons, par la quantité de témoignages ? », confie la comédienne, citée dans le communiqué. Sans dévoiler le contenu du court métrage, le Festival laisse deviner qu’il s’agira de musique et de danse collective, auxquelles participeront un millier de femmes et d’hommes.

Judith Godrèche, 52 ans, a porté plainte en début d’année contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viols et violences sexuelles et physiques qui remontent à son adolescence.

Ces accusations, pour des actes que ces dernières nient, et les prises de position de Judith Godrèche ont donné naissance à un nouveau mouvement pour libérer la voix des victimes de l’industrie du cinéma, sept ans après la naissance du mouvement #metoo à Hollywood.

L’Assemblée nationale a approuvé, le 2 mai, la création d’une commission d’enquête sur « abus et violences » dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité, donnant corps à une demande de l’actrice. Sur le plan judiciaire, une enquête préliminaire a été ouverte à Paris contre les deux réalisateurs.