Kidnappé il y a un mois par des pirates somaliens, un bateau bangladais libéré

Après trente-deux jours aux mains des pirates somaliens, leAbdallah a été libéré samedi 13 avril. Il est depuis escorté par deux navires de guerre battant pavillon européen, selon Dacca Tribune, pour rejoindre Dubaï, aux Émirats arabes unis. Une mesure justifiée par la situation du vraquier bangladais, qui se trouve toujours dans une zone à haut risque.

« Il existe très peu de précédents de libération d’un navire détourné au large des côtes somaliennes en un mois », souligne Prothom Alo, visiblement soulagé par cette sortie “rapide”, ce que le journal attribue à l’expérience du groupe bangladais KSRM, propriétaire du navire, en matière de piraterie.

Transportant 50 000 tonnes de charbon du Mozambique vers les Émirats arabes unis, le vraquier et ses 23 marins sont tombés aux mains de pirates somaliens le 12 mars, dans le golfe d’Aden. Lorsque les autorités de Dhaka ont annoncé qu’elles préféraient les négociations au recours à la force, d’intenses négociations ont commencé avec les pirates.

Pressé de récupérer la rançon

C’est le bon moment pour négocier, dit Prothom Alo. La piraterie dans la région a culminé entre 2009 et 2012, lorsque les coffres des ravisseurs somaliens débordaient et que la libération des bateaux prenait des mois, voire des années. Aujourd’hui, même si les activités de piraterie ont repris autour des côtes somaliennes, “les pirates ne contrôlaient qu’un seul navire, leAbdallah». Ils étaient donc pressés de récupérer la rançon, croient des sources du KSRM.

Mais les pirates eux-mêmes étaient également sous pression en raison d’une présence renforcée de la marine internationale au large des côtes somaliennes, selon le directeur général adjoint du groupe KSRM, Shahriar Jahan Rahat.

Dans un éditorial, L’étoile du jour se dit “soulagé” voir le bateau libéré après que l’entreprise ait payé une rançon de 5 millions de dollars. Cependant, note le journal bangladais, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi le navire est resté sans défense en premier lieu.

Dhaka doit apprendre de ses erreurs

Les pirates n’ont rencontré pratiquement aucune résistance lorsqu’ils sont montés à bord du navire : celui-ci n’était protégé ni par des gardes armés ni par un navire d’escorte. Et ce alors même que la compagnie bangladaise avait déjà vécu une expérience similaire : le vraquier Jahan Moni avait également été agressé en 2010, et il a fallu près de cent jours aux autorités pour le libérer. C’est d’ailleurs cet incident qui a poussé les autorités bangladaises à avertir qu’il n’y avait aucune garantie d’une libération rapide du vraquier. Abdallah.

«Le détournement de l’Abdullah a révélé que le transport maritime moderne nécessite des mesures de sécurité élaborées, en particulier compte tenu de la récente recrudescence des activités de piraterie dans l’océan Indien. souligne Tribune de Dacca. Le Bangladesh, affirme le titre, doit garantir une sécurité maritime solide et développer « des plans d’urgence pour éviter des chocs soudains ».