Kolisi et Racing 92, c’est déjà fini

Siya Kolisi quitte déjà le Top 14 : moins d’un an après son arrivée au Racing 92, le troisième ligne de 33 ans, double champion du monde avec l’Afrique du Sud, a résilié son contrat avec le club parisien, bien qu’il ait été signé pour deux ans.

“Siya Kolisi et le Racing 92 annoncent avoir trouvé un accord mutuel pour résilier le contrat qui liait le troisième ligne sud-africain au club ciel et blanc jusqu’en 2026”, écrit dimanche le Racing 92.

“Les deux parties se remercient mutuellement pour les moments sportifs passés ensemble sous le ciel et le maillot blanc et se souhaitent mutuellement beaucoup de succès dans la suite de leur carrière sportive”, a ajouté le club parisien dans un communiqué laconique.

Lors de la conférence de presse de rentrée du Racing 92, mardi, le propriétaire du club, Jacky Lorenzetti, a confirmé, sur un ton amer, les rumeurs entourant la volonté de départ du Sud-Africain, absent de la reprise du club en raison du Rugby Championship qu’il dispute avec son équipe nationale.

– Top 14 et sélection incompatibles –

Auteur d’un essai avec les Springboks lors de la victoire contre la Nouvelle-Zélande samedi soir (18-12), Siya Kolisi a expliqué dimanche au journal L’Équipe qu’il allait revenir jouer pour les Durban Sharks, son ancien club, en raison de sa sélection, dont il est le capitaine.

“Si je joue pour l’Afrique du Sud, je rate trois mois de Top 14. Je suis très bien payé et ça me donne le sentiment de voler le Racing 92”, a expliqué le premier capitaine noir des Boks, ajoutant que l’enchaînement du Top 14 et des sélections avec les Springboks n’était pas tenable physiquement.

“Quand j’ai rejoué avec la sélection nationale, je me suis rendu compte que je pouvais encore apporter ma contribution, mais avec le Top 14, et vous savez à quel point cette compétition est dure et longue, ce serait difficile. C’est ce qui m’a fait prendre cette décision”, a-t-il ajouté.

Arrivé au Racing 92, auréolé de son deuxième titre mondial consécutif avec les Springboks l’automne dernier, Kolisi n’a pas réalisé la performance attendue lors de sa première et unique saison sous les ordres de Stuart Lancaster.

Le flanker n’a disputé que 18 matches avec le club parisien et n’a inscrit qu’un seul essai, freiné par les blessures au printemps.

– “Transparent” –

Au-delà de ses absences, son niveau de jeu n’a pas été à la hauteur des attentes du club parisien, qui pensait s’être assuré les services d’un joueur décisif.

Après l’élimination en barrages face à Bordeaux-Bègles en fin de saison dernière, Jacky Lorenzetti n’a pas mâché ses mots à l’égard de Siya Kolisi dans les colonnes de Midi olympique : “la pause lui a été néfaste. Il a pris du poids, a perdu la forme et hier, il était invisible”.

Malgré une année difficile sur le terrain, le Sud-Africain avait conquis tout un club en dehors du terrain dès son arrivée.

“Il a toujours notre respect et notre affection en tant que personne, en tant qu’homme. Il a accompli des choses incroyables. L’année dernière, nous ne pouvions pas le critiquer sur son engagement ou son leadership. La situation est ce qu’elle est, mais rien n’affectera notre relation et l’affection que nous lui portons au Racing 92”, a souligné mardi Stuart Lancaster, son désormais ex-entraîneur.

“Tout le monde l’aime, c’est quelqu’un qui a toujours le sourire, qui rit, qui est gentil avec tout le monde. Il rassemble encore plus l’équipe”, déclarait Gaël Fickou quelques semaines après l’arrivée de Siya Kolisi au club.

Orphelin de son double champion du monde, le Racing 92 n’est pas privé d’une superstar après l’arrivée cet été de l’ouvreur anglais aux 112 sélections Owen Farrell.

“Très sympa” mais avec “une rigueur folle”, a déclaré Fickou, le meilleur buteur de l’histoire du XV de la Rose fait déjà l’unanimité dans le vestiaire. A lui de le faire aussi sur le terrain pour faire oublier l’échec de Kolisi au Racing 92.

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