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Kyiv lance une vague de recherches avant une réunion clé avec l’UE

La police a procédé mercredi à une série de perquisitions au domicile de plusieurs fonctionnaires, membres de l’administration et personnalités. Une opération « mains propres » qui intervient juste avant la tenue d’un premier sommet Ukraine-UE au cours duquel Kyiv espère voir se dessiner un avenir européen.

En pleine guerre contre la Russie, l’Ukraine s’attaque à un deuxième front : celui de la corruption, fléau qui gangrène le pays depuis plusieurs décennies. Kyiv a lancé mercredi 2 février une vague de perquisitions ciblant administrations, fonctionnaires et personnalités, les autorités assurant que la lutte contre les malversations financières est une priorité.

« Justice sera rendue », a déclaré le président, Volodymyr Zelensky dans son message quotidien sur Internet, faisant état de « dizaines de perquisitions et autres actions dans différentes régions et contre différentes personnes dans le cadre de poursuites pénales ».

Le patron du Service de sécurité ukrainien (SBU), Vassyl Maliouk, a précisé qu’il s’agissait d’un « premier pas » pour « porter un coup à l’ennemi intérieur ».

Parmi les personnalités visées par ces descentes de police très médiatisées, le milliardaire Igor Kolomoiski, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, mais aussi l’ancien ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, deux « ex-parents parmi les proches du président ukrainien Volodymyr Zelensky, » explique Elena Volochine, envoyée spéciale de France 24 en Ukraine.

Promesses aux Occidentaux

Le SBU a publié des images de la perquisition du domicile d’Igor Kolomoiski, dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds de 40 milliards de hryvnia (environ un milliard d’euros au taux actuel) impliquant des compagnies pétrolières.


Par ailleurs, le service des douanes a été remercié tandis que de hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d’enquêteurs.

La campagne anti-corruption intervient une semaine seulement après le limogeage d’une série de hauts fonctionnaires à la suite d’un scandale sur les fournitures de l’armée : les autorités soupçonnent des détournements de fonds via des contrats surévalués de denrées alimentaires pour les soldats.

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Une affaire inacceptable pour l’opinion publique dans le contexte de l’effort de guerre et des promesses d’aide occidentale. Le président ukrainien compte sur ses alliés pour lui fournir des armes de plus en plus puissantes. L’Ukraine en particulier veut des missiles de haute précision d’une portée de plus de 100 kilomètres pour détruire les lignes d’approvisionnement russes afin de pallier sa pénurie de main-d’œuvre et d’équipements.

La quête d’un avenir européen

« Zelensky n’a plus vraiment le choix, lui qui dépend de l’aide occidentale pour résister à l’invasion russe », analyse Elena Volochine. « L’autre front est celui des Ukrainiens qui sont prêts à donner leur vie dans cette guerre non pas pour que les élites corrompues continuent de s’enrichir mais pour assouvir leur rêve européen ».

Un rêve que l’Ukraine aimerait voir se concrétiser lors d’un sommet avec l’UE vendredi, qui devrait permettre de renforcer la coopération, notamment dans le domaine de l’énergie, mais aussi de favoriser l’intégration de Kyiv dans le marché. intérieur. Ce sommet sera précédé d’une réunion des membres de la Commission européenne et du gouvernement ukrainien.

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Promesse de campagne de Volodymyr Zelensky, la lutte contre la corruption est un impératif aux yeux des Européens avant d’envisager des négociations d’adhésion. Malgré une dynamique positive initiée depuis 2014, la corruption reste endémique en Ukraine. Selon le dernier classement publié mardi par Transparency International, Kyiv est au 116e place sur 180. Loin, très loin des standards européens.

Avec l’AFP



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