La BCE annonce une baisse de taux de 25 points de base, une première depuis près de 5 ans

L’institution de Francfort a annoncé sa première baisse de taux depuis septembre 2019.

Comme prévu, la Banque centrale européenne a annoncé ce jeudi une baisse de 25 points de base de ses trois taux directeurs, grâce à un ralentissement de l’inflation dans la zone euro depuis plusieurs mois.

C’est la première fois que l’institution de Francfort abaisse ses taux depuis septembre 2019. Elle met ainsi fin à un cycle de resserrement monétaire entamé en juillet 2022 pour lutter contre une inflation qui a culminé à deux chiffres.

Le taux de la facilité de dépôt, qui s’est élevé à 4,0%, son plus haut niveau depuis la création de l’euro en 1999, suite à dix hausses consécutives du coût des emprunts entre juillet 2022 et septembre 2023, passe ainsi à 3,75%. Le taux de refinancement et le taux du prêt marginal sont abaissés respectivement à 4,25% et 4,5% contre 4,5% et 4,75% précédemment.

Une pause le mois prochain ?

« Le Conseil des gouverneurs maintiendra une approche fondée sur les données, réunion par réunion, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette position restrictive », a écrit la BCE dans un communiqué.

Même si la BCE a maintenu ses options ouvertes pour juillet, plusieurs hauts responsables de la banque centrale, dont Isabel Schnabel et Klaas Knot, ont déjà plaidé en faveur d’une pause le mois prochain, suggérant que la prochaine fenêtre d’opportunité pour un assouplissement pourrait être septembre.

Les économistes prévoient deux autres baisses de taux de la part de la BCE cette année, très probablement en septembre et décembre, tandis que les marchés anticipent entre une et deux baisses supplémentaires, un changement significatif par rapport au début de l’année, où cinq baisses supplémentaires étaient attendues.

Objectif 2% en 2025

La hausse des prix à la consommation dans la zone euro a été divisée par plus de quatre depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, lorsque les prix de l’énergie s’envolaient en raison de la guerre en Ukraine et des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales liées à la crise. La pandémie de Covid-19 se faisait encore sentir.

L’inflation a recommencé à augmenter en mai, atteignant 2,6%, après 2,4% en avril et mars. Mais ce léger bond ne remet pas en cause la tendance baissière de l’agrégat, soulignent les experts. La BCE souhaite néanmoins que la hausse des prix à la consommation atteigne l’objectif de 2% qu’elle s’est fixé d’ici 2025.

Les plus lus