“Rien n’est fini”, a assuré Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle, lors d’un rendez-vous à Aubervilliers avec Gabriel Attal, alors que la campagne pour les élections européennes, de LFI à Toulouse à Raphaël Glucksmann à Marseille, a commencé. ce samedi 1er juin dans sa dernière ligne droite.
« N’écoutez plus ceux qui attendent que nous abandonnions. Jusqu’au dernier quart d’heure, rien n’est joué”, a lancé la tête de liste macroniste devant quelque 2.500 personnes rassemblées aux Docks d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour ce dernier “rencontre nationale” de la campagne.
« Est-ce qu’on va enfin se réveiller ? Vous réalisez ce que cela signifie pour la France d’avoir une extrême droite à 40 % ? 40% ? a insisté Valérie Hayer.
Ce nouveau slogan – “rien n’est décidé” – bloquait les écrans installés dans cette salle des Docks où Gabriel Attal appelait une énième fois au “démarrage”, demandant aux Français s’ils voulaient vraiment “dans 45 ans, entre 1979 et 2024, le Le visage de la France passe de celui de Simone Veil à celui de Marine Le Pen.
« Il faut se mobiliser. Les sept prochains jours seront décisifs car la plupart de nos concitoyens n’ont pas encore fait leur choix », a insisté le Premier ministre.
Une défaite pour les pro-européens et “c’est Poutine qui brise le champagne” ainsi que “l’Iran, tous les ennemis de la liberté, de l’indépendance et du droit”, avait prévenu auparavant le président du MoDem, François Bayrou.
Emmanuel Macron en campagne ?
A huit jours du scrutin, le camp Macron est toujours à la peine dans les sondages, largement derrière le RN de Jordan Bardella et talonné de près par la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann. Les intentions de vote de ce trio de tête sont respectivement de 32,5%, 16% et 13% dans la dernière enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publiée samedi.
Emmanuel Macron entrera-t-il en campagne ? Dimanche, Valérie Hayer donnera un meeting à Amiens, sa ville natale. Le chef de l’État entamera ensuite une intense semaine de commémorations, à laquelle se joindra le président américain Joe Biden.
Le président a enregistré une autre mauvaise nouvelle au niveau national : l’agence de notation S&P a abaissé vendredi la note souveraine de la France, de AA à AA-, une baisse sans précédent depuis 2013.
L’agence sanctionne ainsi les déficits publics du pays et marque sa méfiance à l’égard des projections du gouvernement, S&P ne croyant pas que le déficit puisse être ramené en dessous de 3% du PIB en 2027, comme le prévoit le gouvernement (2,9%).
« Nouvelle aventure politique »
De son côté, Raphaël Glucksmann a poursuivi sa campagne à Marseille, promettant une nouvelle fois d’être “la grande et belle surprise” du 9 juin, devant environ 700 personnes rassemblées dans la salle des Docks-du-Sud.
« Quelque chose de beau, quelque chose de grand se produit. C’est (…) une nouvelle aventure politique, fondée sur l’intégrité et la sincérité, la clarté et aussi sur la joie», a déclaré l’essayiste de 44 ans, se projetant au-delà du scrutin.
A Toulouse, Manon Aubry a tenu un meeting avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, devant quelque 3 000 personnes selon les organisateurs. Face à la “fausse alternative Attal/Bardella, (…) des jeunes aux idées du passé”, elle a appelé à la mobilisation : “faire du 9 juin la grande fête du départ de Gabriel Attal, (…) d’Ursula Von der Leyen, de leur politique du malheur, (…) antisociale, (…) écocide”, a-t-elle déclaré.
L’eurodéputé est crédité de 8,5 points dans le même sondage, soit 1,5 de plus que l’écologiste Marie Toussaint. Menacé de passer sous le seuil fatidique des 5% nécessaire pour envoyer des députés à Bruxelles, le candidat des Verts sera également au rendez-vous dimanche à Aubervilliers.
Au Figaro, elle s’est dite “déterminée à contrecarrer les sondages”, assurant que “les élections européennes n’intéressent les Français que depuis peu” et que “les gens choisissent leur vote au dernier moment”.
Le candidat du Rassemblement national Jordan Bardella tiendra son meeting dimanche au Dôme de Paris. L’occasion d’affiner sa stature de président du « parti de la grande alternance », à une semaine d’un scrutin qui devrait voir l’extrême droite progresser significativement à l’échelle européenne.
Article original publié sur BFMTV.com