Un parterre de roses blanches et 450 silhouettes en carton noir pour commémorer les ouvriers qui ont perdu la vie dans le cadre de leur activité ces dernières années : c’est l’action menée par la CGT, jeudi 25 avril à midi, sur la place de l’Est. ‘Hôtel-de-Ville à Paris. A l’approche de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, prévue dimanche 28 avril, le syndicat a mené une vingtaine de manifestations en France.
« Nous voulions qu’il y ait autant de silhouettes que de morts au travail, mais nous ne pouvions pas car il y en avait trop.réagit Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat, au guichet installé devant la mairie : 1 227 salariés sont décédés en 2022, 738 suite à un accident du travail, 286 suite à un accident de trajet et 203 suite à une maladie professionnelle reconnue. C’est un scandale national, mais ce chiffre est encore sous-estimé car il ne prend pas en compte les chiffres de la fonction publique ou des indépendants…”
Familles, associations de victimes et représentants syndicaux ont tour à tour exprimé leur colère face à ce mauvais bilan, qu’ils imputent à l’insuffisance des moyens consacrés à la prévention des risques professionnels. La CGT fait notamment le lien entre le nombre élevé de décès et la disparition, en 2019, des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les entreprises. L’inspection du travail a également perdu 16% de ses effectifs entre 2015 et 2021, selon la Cour des comptes. Au début de l’année, une centaine de postes qui devaient être ouverts en interne dans la fonction publique ne l’ont pas été, et 370 sections restent vacantes dans le pays.
La confédération pointe également la situation difficile de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme financé par une partie des cotisations patronales, et qui réalise des études scientifiques sur les causes des accidents : en quinze ans, l’INRS est passé de 650 à 550 salariés, et fonctionne depuis un an sans accord d’objectifs et de gestion, alors même qu’un accord national interprofessionnel signé par tous les partenaires sociaux prévoyait de lui donner des moyens supplémentaires, et d’allouer, en tout, près de 300 millions euros pour la prévention.
Plus de sanctions
Cet argent devait provenir des importants excédents de la branche accidents du travail de la Sécurité sociale, mais le gouvernement n’a pas encore donné son feu vert. « Il nous manque quinze millions (en euros) budget, et pendant ce temps 600 millions (en euros) ont été prélevés dans la branche pour compenser l’augmentation des cotisations patronales suite à la réforme des retraites, fustige Marc Benoît, syndicaliste à l’institut. C’est de l’argent prélevé sur la recherche, la prévention et les victimes. »
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Un parterre de roses blanches et 450 silhouettes en carton noir pour commémorer les ouvriers qui ont perdu la vie dans le cadre de leur activité ces dernières années : c’est l’action menée par la CGT, jeudi 25 avril à midi, sur la place de l’Est. ‘Hôtel-de-Ville à Paris. A l’approche de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, prévue dimanche 28 avril, le syndicat a mené une vingtaine de manifestations en France.
« Nous voulions qu’il y ait autant de silhouettes que de morts au travail, mais nous ne pouvions pas car il y en avait trop.réagit Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat, au guichet installé devant la mairie : 1 227 salariés sont décédés en 2022, 738 suite à un accident du travail, 286 suite à un accident de trajet et 203 suite à une maladie professionnelle reconnue. C’est un scandale national, mais ce chiffre est encore sous-estimé car il ne prend pas en compte les chiffres de la fonction publique ou des indépendants…”
Familles, associations de victimes et représentants syndicaux ont tour à tour exprimé leur colère face à ce mauvais bilan, qu’ils imputent à l’insuffisance des moyens consacrés à la prévention des risques professionnels. La CGT fait notamment le lien entre le nombre élevé de décès et la disparition, en 2019, des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les entreprises. L’inspection du travail a également perdu 16% de ses effectifs entre 2015 et 2021, selon la Cour des comptes. Au début de l’année, une centaine de postes qui devaient être ouverts en interne dans la fonction publique ne l’ont pas été, et 370 sections restent vacantes dans le pays.
La confédération pointe également la situation difficile de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme financé par une partie des cotisations patronales, et qui réalise des études scientifiques sur les causes des accidents : en quinze ans, l’INRS est passé de 650 à 550 salariés, et fonctionne depuis un an sans accord d’objectifs et de gestion, alors même qu’un accord national interprofessionnel signé par tous les partenaires sociaux prévoyait de lui donner des moyens supplémentaires, et d’allouer, en tout, près de 300 millions euros pour la prévention.
Plus de sanctions
Cet argent devait provenir des importants excédents de la branche accidents du travail de la Sécurité sociale, mais le gouvernement n’a pas encore donné son feu vert. « Il nous manque quinze millions (en euros) budget, et pendant ce temps 600 millions (en euros) ont été prélevés dans la branche pour compenser l’augmentation des cotisations patronales suite à la réforme des retraites, fustige Marc Benoît, syndicaliste à l’institut. C’est de l’argent prélevé sur la recherche, la prévention et les victimes. »
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