Aorsque Chinois et Américains ont montré leurs muscles et leurs divisions ce week-end au forum sur la sécurité de Singapour, l’Empire du Milieu a enregistré, dans le même temps, trois victoires symboliques qui rappellent que sa puissance ne se limite pas à ses hordes de voitures, de T-shirts. et des panneaux solaires prêts à envahir le monde.
Le premier est scientifique. La sonde spatiale Chang’e-6 s’est posée ce dimanche 2 juin sur la face cachée de la Lune. Elle est chargée de collecter des échantillons pour les ramener sur Terre. Le pays est le seul à avoir placé des dispositifs sur la partie cachée de l’étoile. Un programme qui préfigure l’installation d’une base habitée. On ne peut évidemment s’empêcher de faire un parallèle avec les difficultés, ce même week-end, du vaisseau spatial habité américain Starliner, dont le lancement a été annulé une deuxième fois à la dernière minute pour des raisons techniques.
La deuxième victoire, plus anecdotique mais tout aussi significative, est l’inscription de Donald Trump sur TikTok. Il y a posté sa première vidéo samedi soir, et le lendemain, il comptait déjà plus de deux millions de followers. Alors celui qui, lorsqu’il était président, souhaitait la perte de ce réseau social censé espionner les foyers américains pour le compte de Pékin doit se rendre à l’évidence : pour toucher les jeunes, il faut passer à TikTok.
Une mondialisation conflictuelle
Finalement, le Temps Financier ce lundi 3 juin, annonce que le roi de la mode abordable, Shein, a décidé de s’introduire à la Bourse de Londres. Ce serait un coup dur pour la place financière, qui ne s’est jamais bien remise du Brexit et voit de plus en plus d’entreprises se diriger vers New York à la recherche de plus de liquidités. Valorisé 66 milliards de dollars (60,8 milliards d’euros), le chinois Shein, qui a prudemment installé son siège à Singapour, serait un choix.
Cette présence à l’avant-garde dans des domaines aussi divers se retrouve également dans des activités de contenu plus traditionnelles, mais avec un fort pouvoir d’influence. Nous savions déjà que l’industrie cinématographique du pays était devenue la première au monde, dépassant Hollywood, mais nous avons appris plus récemment que la Chine suit également l’Amérique sur le marché de l’art.
Comme le rappelle le quotidien japonais Nikkeï du 2 juin, si l’Asie a vu le montant de ses ventes aux enchères multiplié par vingt-cinq en vingt ans, elle le doit principalement à la Chine. Selon les chiffres du site ArtPrice, il représente désormais 32 % des ventes mondiales totales d’art contemporain, proche des États-Unis et loin devant les Britanniques et les Français. Elle doit cet essor à sa grande fortune, dont le nombre, ici aussi, n’est surpassé que par celui des Américains.
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