La Chine « nous teste », a déclaré Biden aux dirigeants du « Quad » réunis aux États-Unis

Le président américain Joe Biden (2e à droite), le Premier ministre australien Anthony Albanese (à gauche), le Premier ministre indien Narendra Modi (2e à gauche) et le Premier ministre japonais Fumio Kishida, à Wilmington, Delaware, le 21 septembre 2024. (Brendan SMIALOWSKI)

La Chine « nous teste », a déclaré samedi le président Joe Biden aux dirigeants de l’Australie, de l’Inde et du Japon, selon des propos recueillis par des journalistes lors d’une réunion aux États-Unis qui devait se tenir à huis clos.

Ces propos sont bien plus offensants que la déclaration commune du groupe baptisé « Quad », publiée samedi après le sommet et qui évitait de mentionner directement Pékin.

Dans le communiqué, les dirigeants des quatre pays ont déclaré qu’ils étaient « profondément préoccupés par la situation en mer de Chine orientale et méridionale ».

Joe Biden, qui quittera la Maison Blanche en janvier, a reçu samedi à Wilmington, dans le Delaware, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, l’Indien Narendra Modi et l’Australien Anthony Albanese.

« La Chine continue de se comporter de manière agressive, nous testant dans toute la région », a déclaré Biden lors de la réunion, qui était censée être à huis clos mais a été filmée par les journalistes alors que les micros restaient allumés pendant un certain temps.

Selon Joe Biden, le président chinois Xi Jinping se concentre sur les « défis économiques intérieurs » mais cherche également « à créer un espace diplomatique, à mon avis, pour poursuivre agressivement les intérêts de la Chine ».

Le président démocrate a toutefois déclaré que les récents « efforts intenses » de Washington pour réduire les tensions, comme une conversation téléphonique avec M. Xi en avril, avaient été bénéfiques.

– « Manœuvres intimidantes » –

Dans leur déclaration après le sommet, les quatre dirigeants n’ont pas directement mentionné la Chine, bien qu’ils aient exprimé leur inquiétude quant à ses frontières.

Ils ont condamné les « manœuvres coercitives et intimidantes » en mer de Chine méridionale, sans blâmer aucun pays en particulier.

Pékin revendique la souveraineté sur la quasi-totalité des îlots de la mer, ignorant une décision de justice internationale selon laquelle ses revendications n’ont aucune base juridique.

Les îles contestées en mer de Chine orientale sont également une source de tensions de longue date entre Pékin et Tokyo.

Les dirigeants s’en sont tenus à des termes généraux, comme à d’autres occasions, affirmant que la région doit rester « libre et ouverte » et évoquant des « défis » géopolitiques.

L’élection présidentielle américaine du 5 novembre était également dans tous les esprits. L’ancien chef d’État, l’isolationniste Donald Trump, est engagé dans un duel serré avec la démocrate Kamala Harris.

– Le “Quad” va continuer –

Mais M. Biden a assuré aux journalistes que le Quad resterait en place, quel que soit le résultat de l’élection, “bien au-delà de novembre”. “Le Quad est là pour rester”, a-t-il déclaré à ses invités.

Des propos repris mot pour mot par le président indien Narendra Modi, dont le pays doit accueillir le sommet du groupe l’année prochaine.

Ce format diplomatique quadripartite, né en réponse au tsunami dévastateur de 2004 dans l’océan Indien, a pris une forme plus institutionnelle en 2007, mais a ensuite connu des hauts et des bas. Il survivait plus ou moins lorsque Joe Biden a pris ses fonctions.

Ce dernier souhaitait en faire, selon l’exécutif américain, un « format incontournable depuis des années » dans une région hautement stratégique.

Cela l’a conduit à tisser ou retisser un réseau serré d’alliances en Asie – quitte à contrarier la France, par exemple, en lui retirant un énorme contrat de sous-marins.

En plus de recevoir les trois dirigeants un à un dans sa maison familiale à une centaine de kilomètres de Washington, des réunions auxquelles la presse n’a pas eu accès, Joe Biden a choisi son ancien lycée pour organiser samedi une réunion de travail et un dîner communs.

Au-delà des enjeux géopolitiques, le « Quad » a annoncé un investissement dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.

Ce sommet ouvre une semaine d’intense activité diplomatique pour le président américain, à un moment où tous les alliés des Etats-Unis attendent l’issue de l’élection présidentielle.

La vice-présidente Kamala Harris, propulsée candidate démocrate à la Maison Blanche lorsque Joe Biden a renoncé à briguer un second mandat en juillet, n’était pas présente.

Joe Biden, pour ses adieux diplomatiques, prononcera son dernier grand discours la semaine prochaine aux Nations unies à New York. Il recevra également le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président émirati Mohammed ben Zayed al-Nahyan.

dk-aue/pno/jnd/cco

Anna

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