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Le Premier ministre israélien ne cède pas et ne prévoit pas de répit dans la guerre de Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu qu’il ne céderait pas aux pressions pour parvenir à un accord afin de libérer les otages de Gaza, affirmant vouloir maintenir la pression militaire sur le Hamas, au 11e mois de la guerre. Les otages ont été enlevés et emmenés dans la bande de Gaza lors d’une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a entraîné des représailles israéliennes ayant fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien assiégé, visé mardi par de nouvelles frappes meurtrières. C’est l’annonce par l’armée israélienne dimanche que six otages avaient été retrouvés dans un tunnel de Gaza, tués selon elle à “bout-portant” par le Hamas, qui a accru la pression sur M. Netanyahu et amplifié la mobilisation en Israël. Des manifestations rassemblant des milliers de personnes ont eu lieu à Tel-Aviv et Jérusalem, accompagnées d’une grève dans plusieurs villes pour réclamer un accord afin de libérer les otages toujours détenus à Gaza. Après avoir demandé publiquement “pardon pour ne pas avoir ramené vivants” les six otages retrouvés morts, M. Netanyahu a accusé le Hamas de les avoir “exécutés” d’une “balle dans la nuque” et promis de faire payer au mouvement islamiste “un prix très élevé”. “Je ne céderai pas aux pressions”, a-t-il martelé. “Personne n’est plus engagé que moi pour la libération des otages”. (…) Il faut maintenant exercer une pression maximale sur le Hamas”, qui “doit faire des concessions”. – “Dans des cercueils” – Dans ce contexte, M. Netanyahu a réaffirmé la nécessité pour Israël de garder le contrôle d’un corridor longeant la frontière entre Gaza et l’Egypte, point d’achoppement dans les négociations sous l’égide des médiateurs – Etats-Unis, Qatar, Egypte – en vue d’un accord de trêve associé à la libération des otages. “Le contrôle du corridor de Philadelphie garantit que les otages ne sortiront pas clandestinement de Gaza”, a fait valoir M. Netanyahu. Le Hamas exige le retrait israélien de ce corridor, pris par les forces israéliennes en mai dernier, et à terme le retrait total d’Israël de la bande de Gaza. L’Egypte a dans le même temps rejeté les accusations selon lesquelles sa frontière avec Gaza servait à transporter des armes pour le Hamas, accusant M. Netanyahu de chercher à “détourner l’opinion publique israélienne et à faire obstacle à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu”. Lundi soir, le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a prévenu que les otages encore détenus à Gaza seraient “détournés de la circulation”. Les Palestiniens seraient renvoyés “dans des cercueils” si Israël poursuivait sa pression militaire “au lieu de parvenir à un accord”. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a réclamé mardi une enquête “indépendante” sur “l’exécution sommaire” des six otages. – “Ne jamais s’entendre” – M. Netanyahu “veut occuper Gaza indéfiniment (…) Israël ne rendra jamais un territoire dont il a besoin pour sa sécurité”, a déclaré mardi à l’AFP Mairav ​​Zonszein, analyste à l’International Crisis Group. “Il a dit en substance qu’il n’y aurait jamais d’accord sur les otages”. Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d’Israël, a lui-même reproché au Premier ministre israélien de ne pas en faire assez pour obtenir un accord sur les otages. M. Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne. L’attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza vers le sud d’Israël le 7 octobre a fait 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée. En réponse, Israël a lancé une vaste offensive à Gaza qui a fait jusqu’à présent au moins 40.819 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoquant une catastrophe humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants. La majorité des morts sont des femmes et des mineurs, selon l’ONU. – Frappes meurtrières à Gaza – Profitant de “pauses humanitaires” de trois jours chacune, une campagne anti-polio a été lancée dimanche dans le centre de Gaza avec pour objectif de vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans sur l’ensemble du territoire. La campagne se déroule “bien”, a déclaré Rik Peeperkorn, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé. Le nombre total d’enfants de moins de dix ans vaccinés jusqu’à présent est de 161.000, selon lui. Il reste encore “au moins 10 jours” pour cette première vague de vaccination, a poursuivi M. Peeperkorn. La campagne devrait se déplacer jeudi vers le sud du territoire avec pour objectif de vacciner quelque 340.000 enfants, puis vers le nord pour en vacciner 150.000 autres. Pendant ce temps, l’offensive israélienne à Gaza se poursuit sans relâche. Dans le sud, deux Palestiniens ont été tués lorsqu’un obus a touché une tente pour personnes déplacées à Khan Younis, selon la défense civile. Dans le centre, une frappe a visé une maison près d’Al-Bureij et des tirs d’artillerie ont visé Nusseirat. Dans le nord, deux personnes ont été tuées et une trentaine blessées, certaines grièvement, dans un bombardement israélien sur une école du nord de la ville de Gaza, selon la défense civile. Selon l’armée israélienne, la frappe a visé un centre de commandement du Hamas sur un site qui abritait auparavant une école. L’armée poursuit également pour le septième jour consécutif son opération “anti-terroriste” dans le nord de la Cisjordanie occupée où au moins 27 personnes ont été tuées, selon le ministère palestinien de la Santé.bur/tp/vl/hme