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La Chine redécouvre le peintre Zao Wou-ki

Dix ans après la mort de Zao Wou-ki, la Chine rend – enfin – un bel hommage au plus français de ses peintres. Pas moins de 200 œuvres, dont 129 peintures à l’huile, sont exposées jusqu’en février 2024 à l’Académie chinoise des arts de Hangzhou, la riche capitale du Zhejiang, où Zao Wou-ki a étudié. et enseigné, et qui a aujourd’hui le statut d’académie nationale. Comparée à la quarantaine d’œuvres exposées au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2018, l’exposition chinoise est infiniment plus riche.

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C’est aussi plus pédagogique. L’académie consacre un étage entier à retracer (en chinois et en anglais) la vie de ce fils de banquier, né en 1920 dans une famille à la fois âgée et aisée, qui commença à étudier la peinture en 1935, avant de les quitter – en principe pour deux ans. – en France en 1948, mais où il est resté jusqu’à sa mort en 2013. Accompagnée de plusieurs vidéos (dont son apparition dans « Apostrophes » en 1988), cette introduction est d’une rare honnêteté. Les nombreux visiteurs découvrent que Zao a failli être expulsé de l’académie non seulement parce qu’il refusait la discipline qui y régnait mais aussi parce que, ne jurant que par l’art occidental, il avait, à l’examen d’art chinois, rendu une simple feuille de papier avec un tache d’encre, qui lui avait valu un zéro, en principe éliminatoire.

Sans le soutien de certains de ses professeurs conscients de son talent, le jeune rebelle aurait été expulsé. Une fois devenu professeur, ce sont ses pairs, mais aussi l’ambassade de France en Chine, qui l’encouragent à venir à Paris. Ses peintures l’avaient d’ailleurs précédé puisque, par l’intermédiaire du conseiller culturel de l’ambassade, le musée Cernuschi exposait à Paris en 1946 une vingtaine de tableaux du jeune professeur dans le cadre d’une exposition sur l’art contemporain chinois.

A son arrivée à Paris, le 1euh Avril 1948, après trente-six jours de voyage, Zao Wou-ki se précipite au Louvre, impatient de découvrir les tableaux dont il ne connaît que des reproductions. Ayant obtenu la nationalité française en 1964, grâce au soutien d’André Malraux, Zao Wou-ki effectue de nombreux voyages en Asie. Les Japonais, les Taïwanais et les Hongkongais furent bien plus tôt sensibles à la qualité de sa peinture que la Chine communiste. Lorsqu’en 1985, l’Académie de Hangzhou invite Zao Wou-kki à y enseigner pendant un mois, le maître a l’impression de ne pas être vraiment compris par ses élèves. Peindre en ne tenant compte que de leur « moi intérieur » était trop éloigné de ce qu’on leur avait enseigné jusqu’alors. Ce n’est qu’en 1998-1999, lors d’une première rétrospective itinérante de son œuvre dans plusieurs villes de Chine, que Zao a l’impression que les Chinois acceptent enfin sa peinture abstraite.

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