La Corée du Nord a tiré plusieurs missiles balistiques, selon Séoul

La Corée du Nord a tiré une salve de missiles balistiques à courte portée tôt mercredi, le deuxième test de ce type en une semaine, a annoncé l’armée sud-coréenne.

Le régime nucléaire de Kim Jong Un a procédé à des dizaines de lancements cette année.

Selon des experts, ces attaques pourraient être liées à la livraison présumée par la Corée du Nord de munitions et de missiles à Moscou pour sa guerre en Ukraine. L’Occident accuse Pyongyang de fournir des armes à la Russie, ce qu’il nie.

Kim Jong-un a officiellement abandonné tout espoir de réunification en janvier 2024 et a dissous toutes les institutions chargées des relations avec Séoul, qualifiant la Corée du Sud de « principal ennemi ».

Les chefs d’état-major interarmées de la Corée du Sud ont annoncé avoir « détecté et analysé plusieurs missiles balistiques à courte portée lancés vers le nord-est vers 06h50 » heure locale (21h50 GMT) mercredi.

« En prévision de nouveaux lancements, nos forces armées ont accru leur surveillance et leur vigilance, tout en partageant étroitement les informations » avec leurs alliés japonais et américains, a-t-il ajouté.

Tokyo a confirmé les lancements, tandis que les garde-côtes japonais ont déclaré qu’un missile s’était déjà écrasé en mer.

“Les navires sont priés de prêter attention aux informations qu’ils reçoivent et, s’ils voient des projectiles tombés, de ne pas s’en approcher, mais de le signaler aux garde-côtes”, ont-ils indiqué dans un communiqué.

Jeudi dernier, la Corée du Nord avait déjà tiré plusieurs « missiles balistiques de courte portée » vers la mer, selon Séoul, ce qui constituait son premier test d’armement majeur depuis début juillet.

L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a affirmé plus tard qu’il s’agissait d’un test d’un « nouveau type de lance-roquettes multiples de 600 mm » supervisé par Kim Jong Un.

En plus de ces lancements, la Corée du Nord a envoyé près de 5 000 ballons chargés de déchets vers le Sud depuis mai.

En réponse, Séoul a repris la diffusion de sa propagande par haut-parleurs le long de la frontière, suspendu complètement un accord de 2018 visant à prévenir les affrontements entre les deux armées et repris les exercices de tirs réels sur les îles frontalières et à proximité de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne.

– Liens avec Moscou –

La Corée du Nord a récemment renforcé ses liens militaires avec Moscou, le président Vladimir Poutine ayant effectué une rare visite à Pyongyang en juin, au cours de laquelle il a signé un accord de défense mutuelle avec Kim Jong Un.

Les experts affirment que des missiles nord-coréens sont déployés en Ukraine, et la semaine dernière, un nouveau rapport de Conflict Armament Research a utilisé l’analyse des débris pour montrer que « des missiles produits cette année en Corée du Nord sont utilisés » dans l’offensive russe contre Kiev.

Selon l’agence de presse KCNA, le chef de la sécurité russe Sergueï Choïgou s’est rendu à Pyongyang la semaine dernière, où il s’est entretenu avec Kim Jong Un.

“Compte tenu de la résurgence de la guerre en Ukraine et de la récente visite de Choïgou en Corée du Nord, les derniers tirs de missiles pourraient être liés à de (futures) exportations (d’armes) vers la Russie”, a déclaré à l’AFP Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes de Séoul.

Ces lancements pourraient également avoir pour but de « répandre l’inquiétude parmi la population sud-coréenne, à l’image du récent lâcher de ballons transportant des déchets », a-t-il ajouté.

La Corée du Nord a publié vendredi pour la première fois des images qu’elle prétend être celles de ses installations d’enrichissement d’uranium, lors d’une visite de Kim Jong Un qui a appelé à un renforcement des capacités nucléaires du pays.

Pyongyang, qui a procédé à son premier essai nucléaire en 2006 et est soumis à de nombreuses sanctions de l’ONU en raison de ses programmes d’armement interdits, n’avait jamais montré publiquement ces installations jusqu’à présent.

Les programmes d’armes nucléaires de la Corée du Nord sont soumis à des sanctions de l’ONU, mais le pays ignore ces restrictions, en partie grâce au soutien de ses alliés, la Russie et la Chine.

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