Dans une maison de quartier de Brixton, au sud de Londres, Sadiq Khan joue au billard avec un groupe d’adolescents. Il écoute des chansons enregistrées sur place dans le petit studio. Il parle avec ces jeunes d’une randonnée qu’il a récemment effectuée. Il raconte une visite à la campagne, à l’époque où lui aussi fréquentait un centre communautaire, qui lui a valu sa première rencontre avec une vache. « Nous sortions et comptions les animaux, il se souvient. Vaches, moutons, chevaux. Dans le centre de Londres, on n’en voyait pas.
C’est dans ce genre de décor que Sadiq Khan se montre le plus convaincant, à l’aise dans un Londres version jeune et multiculturelle. Fin mars, il a dévoilé une enveloppe de 30 millions de livres (35 millions d’euros) allouée aux services à la jeunesse. La sérénité du maire de Londres peut paraître logique, sachant que les sondages lui donnent 20 points d’avance sur sa rivale conservatrice, Susan Hall (pour l’élection municipale du 2 mai, qui pourrait le renouveler pour un troisième mandat). Pourtant, à entendre Khan ou les experts qui s’intéressent de près aux élections municipales, d’étranges tendances politiques sous-jacentes sont à l’œuvre dans la capitale britannique.
30 milliards de livres de pertes
Commençons par un spoiler. Sauf catastrophe, Khan est presque assuré de remporter le vote du 2 mai. C’est en tout cas la conclusion de la quasi-totalité des analystes et sondeurs consultés. Mais ce titre cache, selon eux, des vulnérabilités qui pourraient gâcher la fête le soir de la victoire en mai.
Avant même d’aborder les défis qui l’attendent en mai, il faut savoir que Khan gouverne une ville qui a traversé de grands bouleversements depuis son arrivée au pouvoir en mai 2016. Il n’a eu qu’un mois de lune de miel avant que le référendum sur le Brexit ne bouleverse la situation. la capitale à l’envers : ce vote a entraîné un exode des citoyens de l’Union européenne (UE), une diminution des arrivées d’Européens et, in fine, des pertes économiques estimées par certains à 30 milliards de livres (35 milliards d’euros).
Ces répercussions ne sont pas terminées lorsque la pandémie de Covid-19 porte un nouveau coup dur à la ville, dont les habitants font davantage de télétravail ou en profitent pour partir. L’effondrement des voyages touristiques et d’affaires a laissé un grand vide dans les finances de Londres et a contraint Khan à rechercher des fonds auprès d’un gouvernement (conservateur) hostile.
Plus récemment, la situation à Gaza a mis à rude épreuve les relations communautaires à Londres, notamment l’organisation de manifestations. Pendant ce temps, le coût de la vie reste un défi générationnel, comme en témoigne le déclin du nombre d’enfants dans la ville.
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Tout cela ajoute au fait qu’il a toujours été difficile de décrocher un troisième
Dans une maison de quartier de Brixton, au sud de Londres, Sadiq Khan joue au billard avec un groupe d’adolescents. Il écoute des chansons enregistrées sur place dans le petit studio. Il parle avec ces jeunes d’une randonnée qu’il a récemment effectuée. Il raconte une visite à la campagne, à l’époque où lui aussi fréquentait un centre communautaire, qui lui a valu sa première rencontre avec une vache. « Nous sortions et comptions les animaux, il se souvient. Vaches, moutons, chevaux. Dans le centre de Londres, on n’en voyait pas.
C’est dans ce genre de décor que Sadiq Khan se montre le plus convaincant, à l’aise dans un Londres version jeune et multiculturelle. Fin mars, il a dévoilé une enveloppe de 30 millions de livres (35 millions d’euros) allouée aux services à la jeunesse. La sérénité du maire de Londres peut paraître logique, sachant que les sondages lui donnent 20 points d’avance sur sa rivale conservatrice, Susan Hall (pour l’élection municipale du 2 mai, qui pourrait le renouveler pour un troisième mandat). Pourtant, à entendre Khan ou les experts qui s’intéressent de près aux élections municipales, d’étranges tendances politiques sous-jacentes sont à l’œuvre dans la capitale britannique.
30 milliards de livres de pertes
Commençons par un spoiler. Sauf catastrophe, Khan est presque assuré de remporter le vote du 2 mai. C’est en tout cas la conclusion de la quasi-totalité des analystes et sondeurs consultés. Mais ce titre cache, selon eux, des vulnérabilités qui pourraient gâcher la fête le soir de la victoire en mai.
Avant même d’aborder les défis qui l’attendent en mai, il faut savoir que Khan gouverne une ville qui a traversé de grands bouleversements depuis son arrivée au pouvoir en mai 2016. Il n’a eu qu’un mois de lune de miel avant que le référendum sur le Brexit ne bouleverse la situation. la capitale à l’envers : ce vote a entraîné un exode des citoyens de l’Union européenne (UE), une diminution des arrivées d’Européens et, in fine, des pertes économiques estimées par certains à 30 milliards de livres (35 milliards d’euros).
Ces répercussions ne sont pas terminées lorsque la pandémie de Covid-19 porte un nouveau coup dur à la ville, dont les habitants font davantage de télétravail ou en profitent pour partir. L’effondrement des voyages touristiques et d’affaires a laissé un grand vide dans les finances de Londres et a contraint Khan à rechercher des fonds auprès d’un gouvernement (conservateur) hostile.
Plus récemment, la situation à Gaza a mis à rude épreuve les relations communautaires à Londres, notamment l’organisation de manifestations. Pendant ce temps, le coût de la vie reste un défi générationnel, comme en témoigne le déclin du nombre d’enfants dans la ville.
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Tout cela ajoute au fait qu’il a toujours été difficile de décrocher un troisième