La dette française continue sa folle envolée et atteint 3 228,4 milliards d’euros

Il représente 112% du PIB à la fin du deuxième trimestre, selon les derniers chiffres publiés ce vendredi matin par l’Insee. En sept ans, la facture a bondi de plus de 900 milliards d’euros.

C’est une litanie de nombres stratosphériques, si grands qu’ils semblent complètement irréels. A chaque publication de l’Insee sur l’évolution de sa dette, la France, presque résignée, redécouvre l’ampleur du trou qui ne cesse de se creuser dans son budget. À chaque fois, des milliards supplémentaires viennent s’ajouter à la pile déjà vertigineuse. Des sommes rendues presque dérisoires par rapport à la montagne qu’il faudra rembourser un jour. La dernière estimation de l’Insee ne fait pas exception : à la fin du deuxième trimestre, la dette publique atteint 3 228,4 milliards d’euros, selon les statisticiens nationaux. Un chiffre faramineux, qui représente 112% du PIB français.

La France, mauvais élève européen

Lus à un rythme tranquille, les chiffres des statisticiens nationaux révèlent deux tendances particulièrement inquiétantes. Premièrement, l’envolée de la dette, à moyen terme, est disproportionnée, avec un millier de milliards d’euros supplémentaires tous les dix ans récemment. Le cap symbolique des 1000 milliards d’euros a ainsi été franchi en 2003, celui de 2000 dix ans plus tard, et celui des 3000 en 2023. Et ce, malgré les mises en garde répétées des connaisseurs du dossier, qui mettent haut et fort en garde contre l’aveuglement. des dirigeants successifs.

Certains chiffres montrent l’aspect catastrophique des finances publiques. En vingt ans, la dette est passée de 1 082 milliards d’euros début 2004 à plus de 3 150 milliards d’euros en 2024. L’augmentation est tout aussi remarquable sur dix ans, avec 1 100 milliards d’euros de plus depuis 2014. Le bilan a été tout aussi lourde depuis l’élection d’Emmanuel Macron : même si, entre mi-2017 et fin 2019, l’augmentation est restée relativement limitée, à 105 milliards d’euros, la pandémie de Covid-19 et la “quoi qu’il en coûte” sont passés par là, faisant grimper la dette de plus de 560 milliards d’euros entre fin 2019 et fin 2022. La tendance ne s’est pas ralentie après la pandémie de Covid-19, la dette ayant augmenté de 200 milliards d’euros, entraînée par notamment par des mesures en faveur du pouvoir d’achat. En sept ans, la facture a bondi de plus de 900 milliards d’euros…

Deuxièmement, la France est un mauvais élève au sein de l’Union européenne, selon Eurostat. Avec 110,8% au premier trimestre 2024, le pays était ainsi médaillé de bronze, parmi les nations ayant les ratios de dette publique/PIB les plus élevés, derrière la Grèce et l’Italie. Bien au-dessus de la moyenne de la zone euro, établie à 88,7%. Et, là où certaines capitales ont réussi à maîtriser leur endettement ces dernières années, comme la Grèce, le Portugal, Chypre, la Croatie ou les Pays-Bas, le ratio français n’a que très légèrement baissé.

Une épidémie à maîtriser au plus vite

Les arbres n’atteignent pas le ciel, et la France se retrouve, petit à petit, dos au mur. La hausse des taux d’intérêt et l’alourdissement du fardeau de la dette limitent encore davantage la marge de manœuvre du gouvernement, tant dans ses projets actuels que dans le financement des investissements futurs. L’incertitude politique pèse également sur le coût du crédit : la France est désormais plus chère que nombre de ses partenaires, dont l’Espagne, le Portugal et… la Grèce.

De quoi faire réagir les autorités. « Rien que pour les intérêts de la dette – je ne parle même pas de son remboursement – ​​nous allons dépenser plus que pour l’école »s’est récemment inquiété le gouverneur de la Banque de France. François Villeroy de Galhau préconisait une “cocktail bien proportionné”réparti entre des réductions de dépenses, pendant trois quarts, et des augmentations d’impôts ciblées, pendant un quart. “Il y a des domaines d’économies qui peuvent être réalisés sans dégrader le service public, ni même en l’améliorant”, a insisté pour sa part Pierre Moscovici, pour la Cour des comptes, cette semaine. Cet effort doit être fait : il est exigeant, certes, mais il n’est en aucun cas impossible. ».

Le gouvernement, de son côté, affirme avoir enfin entendu les Cassandre. Auditionné à l’Assemblée, le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a reconnu que la situation était “grave”. Si la menace d’une hausse générale des impôts était écartée par le Premier ministre Michel Barnier, les prélèvements de certaines entreprises et des contribuables les plus riches pourraient être augmentés. Dans le même temps, les administrations devront se serrer la ceinture. Verdict lors de la présentation du projet de loi de finances devant le Parlement le 9 octobre.

Elise

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