Il n’y pensait pas en réservant ses vacances, mais dès son arrivée à Tokyo, Laurent Poyart a profité des effets concrets de la faiblesse du yen face au dollar. “C’était une excellente surprise, d’autant plus que le Japon avait la réputation d’être cher”», raconte ce touriste français, qui a passé deux semaines en avril dans l’Archipel avec sa femme Annie. Le couple a pu déguster des ramen pour 5 euros par personne et profiter de petits prix dans les transports en commun.
Et pour cause : le 29 avril, la monnaie japonaise, poursuivant sa longue baisse, a franchi le seuil des 160 yens (0,95 euros) pour 1 dollar pour la première fois depuis 1990. En une décennie, elle a plongé de 35 %. contre le billet vert et 17% contre l’euro. Ce phénomène est dû en grande partie à l’inadéquation des politiques monétaires : les taux sont plus élevés en Europe, et notamment aux États-Unis, qu’au Japon, coincé dans une croissance faible depuis trois décennies. Résultat : le capital privilégie les investissements américains au détriment de ceux de Tokyo, ce qui affaiblit la monnaie japonaise.
Les touristes, comme Laurent Poyart, sont donc les premiers à en profiter, car cette faiblesse de la monnaie augmente leur pouvoir d’achat dans l’Archipel. En témoigne le montant record atteint par les ventes de produits hors taxes en mars. A 50 milliards de yens (297,78 millions d’euros), ils étaient 2,4 fois supérieurs à ceux de mars 2023. Les grands magasins ont également vu leurs résultats augmenter de 9,9% sur la même période.
La faiblesse de la monnaie pénalise en revanche les consommateurs locaux, car elle alimente l’inflation : celle-ci a atteint 3,1% en 2023, du jamais vu depuis 1981, dans le pays, où l’indice des prix était atone depuis plus de vingt ans. « Les prix augmentent mais pas les revenus », déplore Koji Yamagata, salarié d’une filiale d’un grand groupe spécialisé dans la publicité. La promesse d’une hausse des salaires de 5,28% dans les grandes entreprises, obtenue lors du traditionnel « shunto », l’« offensive de printemps » des syndicats, tarde à se concrétiser et pourrait s’avérer insuffisante. Les salaires réels ont chuté de 2,5 % en mars, affichant leur vingt-quatrième baisse mensuelle consécutive.
Dans ce contexte, les Japonais surveillent leurs dépenses. Ils partent moins à l’étranger et, lorsqu’ils le font, privilégient des destinations à monnaie faible comme l’Argentine, l’Égypte ou la Turquie, pays vers lequel les réservations ont doublé par rapport à la période précédant la pandémie.
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