Sans cette journée du 12 septembre 2020 et cette femme, il n’y aurait peut-être pas aujourd’hui ce procès des violeurs de Mazan… Ce samedi-là, les agents de sécurité du Leclerc de Carpentras ont remarqué qu’un homme rôdait et filmait sous les jupes des clientes. Il s’agissait de Dominique Pelicot, jugé depuis début septembre pour avoir violé sa femme, l’avoir droguée et livrée à des inconnus.
Ce jour-là, il avait déjà filmé sous les jupes de trois femmes et a commencé à filmer sous la jupe de sa quatrième victime Nathalie, une mère de deux enfants. Un agent de sécurité est intervenu et a saisi son téléphone.
« Il filmait sous ta robe ! » hurle le policier à Nathalie. « Tu portes plainte ? » « Ça fait quatre clients (…) On le suit à la caméra, ça fait quatre fois. Allez, la police ! La police, dirige ! » hurle le policier.
Quatre ans après les faits, Nathalie s’exprime pour la première fois sur BFMTV. « Heureusement que nous avons déposé plainte », dit-elle. Dominique Pélicot est placé en garde à vue et son matériel informatique saisi. Les enquêteurs découvrent des centaines d’images pornographiques : l’affaire du viol de Mazan éclate. Grâce à la plainte de Nathalie, une cinquantaine d’hommes, accusés d’avoir violé Gisèle Pélicot pendant des années, sont interpellés.
A l’époque, Dominique Pelicot avait pourtant failli contrarier la mère de famille. « Il s’est comporté comme un petit malheureux, a dit qu’il n’avait rien fait. Il avait une attitude de victime », raconte Nathalie.
Elle apprend les viols de Mazan par la presse un mois plus tard, et prend conscience de l’ampleur des crimes de Dominique Pelicot. Pour elle, ce fut un traumatisme.
« Pendant au moins deux ans, je n’ai pas fait de shopping en robe », raconte-t-elle. « Et la robe que je portais ce jour-là, je l’ai jetée. Le premier article que j’ai lu, quand j’ai vu le personnage auquel j’avais affaire, j’ai jeté cette robe, je ne pouvais plus la supporter. »
La première fois qu’elle a parlé pendant le procès, Gisèle Pelicot raconte l’arrestation de son ex-marile jour où son monde a commencé à “s’effondrer”. “Il se met à pleurer, il me dit : ‘J’ai fait une bêtise, on m’a surpris dans le centre commercial en train de se faire photographier sous des jupes de femmes’. (…) Je n’imagine pas, à ce moment-là, ce qui va se passer ensuite.”
Nathalie n’a jamais rencontré Giselle Pelicot. Elle confie à BFMTV qu’elle se rendra peut-être un jour à l’audience de cette femme, dont la dignité et le courage impressionnent depuis le début du procès.
Article original publié sur BFMTV.com
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