La fin de plus de 100 jours d’inaction ? Ce jeudi 5 septembre, Emmanuel Macron a finalement nommé Premier ministre et choisi Michel Barnier pour remplacer Gabriel Attal à Matignon, à l’issue d’une série de discussions avec les principales forces politiques du pays.
Depuis le 27 mai, date du début de la période de réserve prévue pour les élections européennes, la France fonctionne au ralenti. Jusqu’au 9 juin, jour du scrutin, le gouvernement français est entré en période de réserve.
Selon la logique constitutionnelle, pendant deux semaines, les ministres et les fonctionnaires de l’État n’ont pas été autorisés à intervenir dans la campagne au profit d’un candidat ou à utiliser les ressources de l’État à des fins de propagande électorale.
Le gouvernement sur la réserve
Le 9 juin, Emmanuel Macron a finalement annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, aveu de la défaite de sa liste majoritaire, arrivée loin derrière celle du Rassemblement national emmené par Jordan Bardella.
Cette décision « grave » et « lourde », a déclaré le chef de l’Etat en direct de l’Élysée, visait à « redonner le choix » aux Français, les plongeant du même coup dans une nouvelle campagne électorale très agitée. Et ouvrant ainsi une nouvelle période de réserve pour le gouvernement.
Successivement, les 29 et 30 juin – date du premier tour – puis les 6 et 7 juillet – date du second tour – les citoyens se sont rendus aux urnes pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Loin d’être un signe de calme, les résultats du scrutin plaçant le Nouveau Front populaire en tête ont conduit Gabriel Attal à remettre sa démission au chef de l’Etat le soir même du scrutin.
Le chef de l’Etat lui avait demandé de rester Premier ministre « pour l’instant » afin « d’assurer la stabilité du pays », avant d’accepter finalement sa démission le 16 juillet. Gabriel Attal « veillera, avec les membres du gouvernement, au traitement de actualité « jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement », assurait alors l’Élysée.
Durant cette période, qui a duré 51 jours au total, Gabriel Attal et ses ministres se sont limités à « la gestion quotidienne de l’Etat, et à la poursuite des affaires courantes », a expliqué le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier à BFMTV.com. Et à la gestion des « affaires urgentes, qui ne pouvaient attendre la nomination du nouveau gouvernement ».
La fumée blanche a attendu jusqu’au jeudi 5 septembre. En nommant Michel Barnier Premier ministre, Emmanuel Macron a mis un terme à trois semaines de consultations où les noms de Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand et Bernard Lisnard continuaient d’alimenter les rumeurs.
Retraites, chômage, budget… Dossiers en cours
Durant ces 101 jours d’inaction, plusieurs réformes ont été mises en suspens. Parmi elles, l’assurance chômage, dont le décret qui devait être publié le 1er juillet a été suspendu en raison des élections législatives anticipées survenues après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron.
Dans ce contexte, un autre décret publié cette fois par le gouvernement le 31 juillet, prolonge pour l’instant les règles d’indemnisation en vigueur jusqu’au 31 octobre 2024.
Concernant l’épineux dossier de la réforme des retraites, qui continue de diviser les Français, le nouveau Premier ministre pourra s’il le souhaite proposer une nouvelle loi et ainsi la faire repasser devant le Parlement.
Mais ce qui attend en priorité le gouvernement de Michel Barnier, c’est le vote du budget 2025, qui doit être soumis au Parlement mardi 1er octobre et voté d’ici la fin de l’année.
Article original publié sur BFMTV.com