PParmi les nombreux défauts prêtés à la Françafrique, il en est un qui revient plus souvent que les autres : son fonctionnement opaque qui confine à la clandestinité, au rite occulte de la mafia. Et ce n’est pas un euphémisme : il n’échappe à personne que le peuple de France n’a aucun droit de regard sur la politique africaine de son gouvernement. Celle-ci s’exerce hors de portée des élus, loin de la morale et de l’esprit de la Constitution. C’est un domaine réservé, une zone rouge où l’on se réunit en conclave, où tous les coups bas sont permis. Les journalistes en parlent rarement, les députés, si l’on peut dire, jamais. Ces messieurs de la Françafrique font ce qu’ils veulent à leur tour, ils n’ont de comptes à rendre ni à la France ni à l’Afrique.
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Chèque en blanc
Ce bastion est peut-être en train de céder. Pour la première fois, le Palais-Bourbon va peut-être faire un trou pour jeter un œil à ce qui se passe derrière ses murs. Le député Aurélien Saintoul vient de pointer le côté obscur des relations franco-guinéennes. Et pour cause, la Guinée, ce pays longtemps considéré comme le principal adversaire de la France dans la région, est en passe de devenir la plaque tournante de la Françafrique. Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont jetés dans les bras de Poutine, et que le Togo, le Sénégal et le Tchad ne sont plus en sécurité, c’est en Guinée que ce dernier vient (…) Lire la suite