BRUXELLES — Des experts franco-allemands ont dévoilé une proposition de réformes structurelles radicales de l’Union européenne alors que la pression monte pour accueillir de nouveaux pays membres d’ici la fin de la décennie.
Le rapport, commandé par les deux plus grands pays de l’UE, vise à réviser les règles et à se préparer à gouverner dans une union de 30 pays ou plus.
Les auteurs envisagent un modèle d’UE en quatre cercles concentriques.
« 1. Le cercle intérieur ; 2. L’UE ; 3. Membres associés ; 4. La Communauté politique européenne (une association informelle de dirigeants européens qui se réunissent deux fois par an pour discuter) », écrivent-ils.
Les ministres de l’UE discuteront de ce document mercredi, préparant ainsi le terrain pour un prochain sommet des dirigeants nationaux en octobre, où l’élargissement devrait figurer en tête de l’ordre du jour.
«Il est clair que l’élargissement de l’UE et la réforme de l’UE vont de pair. Et nous devons commencer par cela dès maintenant», a déclaré mercredi matin la ministre allemande de l’Europe, Anna Lührmann, aux journalistes à Bruxelles.
Le rapport d’un groupe de 12 experts propose des réformes radicales pour rationaliser la structure de l’UE, notamment en réduisant le nombre de commissaires et de membres du Parlement européen et en supprimant les vetos nationaux.
L’étude examine également plusieurs options sur la manière de gérer une UE plus grande, notamment un budget plus important ; lier plus strictement les paiements de l’UE aux conditions de l’État de droit ; et évoluer vers un vote à la majorité plutôt qu’à l’unanimité au Conseil européen.
Dans une démarche qui pourrait s’avérer controversée pour la France et l’Allemagne, les experts proposent également de redistribuer davantage de voix au Conseil aux petits pays de l’UE afin d’équilibrer la perte des vetos nationaux.
Huit pays sont actuellement candidats à l’adhésion à l’UE, dont l’Ukraine, la Moldavie et six pays des Balkans. Le président du Parlement européen a soutenu en juin des négociations sérieuses en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE qui devraient commencer d’ici décembre de cette année.
Lührmann a exprimé sa préférence pour éviter de modifier les traités de l’UE, un processus qui pourrait prendre des années et qui est impopulaire parmi de nombreux dirigeants européens.
« Je souhaiterais utiliser cette flexibilité… (la clause passerelle) nous permet d’apporter des changements dans certains domaines sans modifier le traité, comme les décisions à la majorité qualifiée. »
L’universitaire Olivier Costa, directeur des études politiques au Collège d’Europe et l’un des deux co-rapporteurs du document, a déclaré à POLITICO que « les 30 dernières années de l’histoire montrent que ceux qui sont sceptiques quant aux perspectives de réformes majeures de l’UE se trompent toujours ». .»
Eddy Wax a contribué au reportage.
Politc