La France s’appuie sur l’expérience d’Alaphilippe et Bardet

Avec notamment Julian Alaphilippe, Romain Bardet et le vice-champion olympique Valentin Madouas, l’équipe française de cyclisme, dont la composition a été annoncée vendredi, compte sur le travail d’équipe et l’expérience pour briller à nouveau aux Championnats du monde sur route de Zurich.

Julien Bernard, Romain Grégoire, Pavel Sivakov, Rudy Molard et David Gaudu complètent la sélection de huit coureurs pour la course en ligne qui aura lieu dimanche 29 septembre, tandis que Bruno Armirail et Thibaut Guernalec disputeront le contre-la-montre qui débute ce dimanche.

Kevin Vauquelin et Christophe Laporte, médaillé de bronze olympique et pilier des Bleus, sont les principaux absents. Le premier connaît “une crise de fatigue” selon son équipe Arkéa-B&B Hôtels après avoir remporté une étape du Tour de France et participé aux Jeux olympiques, tandis que Laporte souffre du profil montagneux de la course en ligne (273 km et 4 470 mètres de dénivelé positif).

“Vu le dénivelé, ce n’était même pas un problème. J’espère que Christophe aura d’autres parcours qui lui conviendront mieux”, a déclaré à l’AFP l’entraîneur Thomas Voeckler.

Guillaume Martin et Warren Barguil n’ont pas été sélectionnés « par choix ». Quant à Quentin Pacher, qui était dans les pensées de Voeckler, il a récemment subi une fracture de la clavicule lors d’une chute à l’entraînement.

– “Les étrangers” –

Le sélectionneur estime que son équipe a de “l’allure” même si elle ne compte pas dans ses rangs de super favori comme les Slovènes Tadej Pogacar et Primoz Roglic, le Belge Remco Evenepoel ou le Néerlandais Mathieu van der Poel, champion du monde en titre.

« On ne se présente pas avec le coureur le plus fort du monde. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles », insiste Voeckler. « On ne se présente pas non plus avec le statut qu’on avait à Imola ou à Louvain », en 2020 et 2021 lors des deux titres mondiaux d’Alaphilippe. « On est plutôt des outsiders, surtout sur ce type de parcours. Sur l’année, beaucoup de coureurs nous sont supérieurs », souligne le coach.

“Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas ambitieux, bien au contraire”, ajoute Voeckler, qui mise sur l’intelligence collective et de course avec un effectif globalement très expérimenté, hormis le jeune Grégoire, avec quatre trentenaires notamment.

Il n’y a donc pas de leader désigné, du moins publiquement, un rôle que Julian Alaphilippe, David Gaudu ou Romain Bardet, qui prendra sa retraite en juin 2025 et disputera donc ses derniers Championnats du monde, assument régulièrement dans leurs équipes respectives.

– Cavagna à quai –

“Notre intérêt n’est pas de tout miser sur un seul leader pour lequel travaillent les sept coureurs”, estime Voeckler, passé maître ces dernières années dans l’art de brouiller les pistes pour un palmarès assez remarquable avec, outre les deux titres d’Alaphilippe en 2000 et 2021, l’argent mondial de Laporte en 2022 et l’or européen en 2023 ainsi que les deux médailles olympiques de Paris cet été.

L’équipe française sera attentive aux différents mouvements de la course pour réagir en fonction des scénarios avec des grimpeurs comme Bardet, Gaudu ou Sivakov ou des coureurs plus punchy comme Alaphilippe, Madouas ou Grégoire sur un parcours qui ressemble un peu à celui de la classique vallonnée Liège-Bastogne-Liège.

Parmi les huit sélectionnés figurent quatre coureurs de l’équipe Groupama-FDJ, dont Rudy Molard, de retour sous les feux des projecteurs après un début d’année marqué par une grave chute au Tour Down Under.

En revanche, il y aura très peu d’espoir de médaille puisque Rémi Cavagna, le “TGV de Clermont-Ferrand”, est une nouvelle fois resté sur le carreau. “Il vit une saison un peu compliquée, constate Voeckler. On ne va pas aux Championnats du monde pour pointer. Je l’ai expliqué à Rémi et il l’a très bien compris.”

jk/chc