la galère des lycéens pour trouver un stage d’observation en juin

Pour la première année, tous les étudiants de deuxième année générale et technologique doivent passer 15 jours en entreprise, association ou institution au cours du mois de juin.

Publié


Temps de lecture : 2 minutes

Des lycéens dans la cour de leur établissement à Valence (Drôme), le 14 juin 2023. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Lancé par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale, le dispositif de stage obligatoire en deuxième année visait à « récupérez le mois de juin« , c’est-à-dire occuper les adolescents en cette période où professeurs et lycées s’affairent à faire passer les différentes épreuves du baccalauréat. Si l’idée est accueillie favorablement par certains, d’autres cherchent désespérément à se faire une place.

En effet, la recherche d’un stage d’observation peut vite devenir décourageante. « On a fait quelques recherches, personne n’a répondu », « Quand ils ont répondu, c’était surtout pour des refus », expliquent Noémie et son amie Raïssa. Ils sont au lycée de Creil, dans l’Oise. Ils s’intéressent à l’architecture, ils frappent aux portes de plusieurs cabinets, mais sans succès. « Je ne connais personne qui travaille dans le domaine de l’architecture, donc c’est très difficile de trouver un stage. » ajoute le lycéen.

L’une des clés du problème réside dans le manque de réseau parmi les jeunes. Ce qui rend Raïssa un peu sceptique sur le système : « Je trouve ce stage un peu inutile car je suis sûr que la plupart des lycéens ne trouveront pas de stage dans le métier qu’ils souhaitent, elle explique. Cela va donc être un peu difficile pour les entreprises et aussi pour nous.

Pour aider ces adolescents sans réseau, le gouvernement a élargi la plateforme « 1jeune1solution » aux stages de deuxième année en incitant les entreprises, associations et administrations à proposer des offres.

Un stage par défaut

« J’ai encore regardé hier et rien qu’à Paris, il n’y avait qu’une dizaine de propositions », déplore Alexandre, le père un peu anxieux d’une jeune fille qui aimerait se lancer dans le droit ou le commerce. Au départ, il trouvait le principe de ce stage de deuxième année plutôt intéressant, surtout l’année où il devait choisir ses matières de spécialisation, mais cet ingénieur informaticien indépendant s’est heurté à la réalité : «C’est angoissant parce que c’est obligatoire, il a dit. Il faut en trouver un. L’idéal est de trouver un stage lié aux aspirations professionnelles de l’étudiant, mais à un moment donné, on finit par l’oublier. On se dit qu’il faut simplement faire un stage, quel qu’il soit.

D’autant que ce stage de deuxième année intervient un an après la troisième année, pour laquelle certains jeunes avaient déjà trouvé un logement par défaut. C’est le cas de Marie, qui veut devenir avocate mais qui avait passé une semaine dans la pâtisserie de son quartier. « Je n’ai pas particulièrement aimé ça car ce n’est pas vraiment ce que je recherche, ce n’est pas un domaine que j’aime »elle admet.

La difficulté supplémentaire, pour le stage de deuxième année, c’est que la durée est la même pour l’ensemble des 560 000 étudiants concernés, ce qui réduit les possibilités. Les seules alternatives pour ne pas avoir à le faire sont de participer au service national universel (SNU) ou de faire un séjour linguistique, en même temps. Si l’adolescent ne trouve pas de solution, il sera accueilli dans son lycée.