Jeudi 5 septembre au matin, le Nouveau Front populaire (NFP), qui nourrissait visiblement encore quelques espoirs, a publié un nouveau communiqué exhortant Emmanuel Macron, après soixante jours d’attente et une litanie de noms lancés, à nommer enfin Lucie Castets, sa candidate, à Matignon. « pour sortir de l’impasse ». Encore une exhortation qui résonne, une fois de plus, dans le vide.
Quelques heures plus tard, à la mi-journée, Michel Barnier, membre du parti Les Républicains (LR), était nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. De nouveaux communiqués sont aussitôt sortis, émanant des sièges des différents partenaires de l’alliance de gauche. A l’unanimité, ils promettent de combattre le nouveau gouvernement.
Comme ses autres partenaires du PFN, le Parti socialiste (PS) a annoncé dans un communiqué qu’il censurerait Michel Barnier, au motif qu’il « n’a ni légitimité politique ni légitimité républicaine. » Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, déplore une « Le déni démocratique poussé à son paroxysme » avec la nomination de“un premier ministre du parti qui est arrivé en quatrième position et qui n’a même pas participé au front républicain (contre le RN) ». « Nous entrons dans une crise de régime »conclut-il.
« Un doigt d’honneur aux Français »
Sur YouTube, le fondateur de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon est tout aussi catégorique. “L’élection (législatif) a été volé aux Français. Le message a été nié”il proteste, alors que le NFP est arrivé en tête, mais sans majorité absolue.
Le même ton a été repris par l’ancien député du Nord et secrétaire national du Parti communiste (PC), Fabien Roussel. Pour lui, le choix de l’ancien commissaire européen de droite est « Un doigt d’honneur aux Français qui aspirent au changement ». « C’est un véritable scandale », Marine Tondelier, la leader des écologistes, proteste à son tour.
Pour François Hollande, en déplacement à la foire de Châlons-en-Champagne, « Il y a une quasi-certitude » que si Michel Barnier avait pu être désigné par M. Macron, « C’est parce que le Rassemblement national (RN) a donné une forme de décharge. L’ancien président de la République estime que le nouveau chef du gouvernement devra “pour l’expliquer” devant l’Assemblée.
Quant à Lucie Castets, elle fustige, avec Médiapartun premier ministre avec « idées réactionnaires »Le haut fonctionnaire fait notamment référence à l’opposition de Michel Barnier, alors jeune député de 30 ans, à la dépénalisation de l’homosexualité en 1981. Une position immédiatement dénoncée, également, par Jean-Luc Mélenchon.
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