Emmanuel Macron s’empare de son téléphone portable. Ce dimanche 28 avril, depuis le Pavillon de la Lanterne, à Versailles, le chef de l’État compose le numéro de son Premier ministre, Gabriel Attal, pour évoquer la campagne des élections européennes.
Le temps est printanier autour du château de Louis XIV, mais le président de la République s’inquiète. Les sondages pour le scrutin du 9 juin prédisent une Bérézina pour son camp. La liste du Rassemblement national (RN), guidée par Jordan Bardella, est en tête, loin devant celle du camp présidentiel, emmené par Valérie Hayer. L’écart des intentions de vote est désormais de 15 points (32% contre 17%), selon l’enquête Ipsos-Cevipof pour Le monde.
Le candidat retenu par le chef de l’Etat est également suivi de près par la liste de Raphaël Glucksmann (14%), porte-parole d’une gauche modérée. L’Elysée s’inquiète “l’esprit de défaite” qui se répand parmi les troupes macronistes.
A la demande présidentielle, il est demandé à Gabriel Attal d’accepter de débattre face à Jordan Bardella. Il faut, explique en substance Emmanuel Macron, “débusquer” ce candidat d’extrême droite de 28 ans, “fugitif”, qui ne sait pas comment faire “seulement des selfies et des conneries”. Le locataire de l’Elysée anticipe déjà que le débat télévisé entre la discrète Valérie Hayer et le patron du RN, jeudi 2 mai, sur BFM-TV, ne changera pas la donne.
Depuis Matignon, les équipes de Gabriel Attal décrivent un Premier ministre ravi d’affronter le favori de l’élection. “Ça démange”assure-t-on rue de Varenne. Le 17 avril, le chef du gouvernement expliquait aux journalistes : «Il y a très peu de Français qui se lèvent le matin en considérant que l’essentiel du temps du Premier ministre doit être consacré à la campagne. » « Le président l’a attrapé par le col », observe un cadre de l’équipe de campagne.
« Nous entrons dans le « money time » »
Une volte-face tactique. Jusqu’à la mi-avril, la stratégie définie au sommet de l’Etat préconisait de ne pas impliquer l’exécutif dans un éventuel échec. Tout a changé avec l’échec du scrutin : il a été jugé indispensable d’engager de front toutes les forces macronistes dans la bataille. « Pas de jour férié quand on est à la campagne », a lancé le Premier ministre devant les membres de la majorité, mardi 30 avril, lors d’une réunion au siège de la Renaissance. Avant de donner l’exemple le lendemain, mercredi 1euh Mai, en déambulant à la foire de Beaugency (Loiret).
Emmanuel Macron fait aussi savoir à ses ministres, qui craignent d’assumer une partie de la responsabilité du fiasco, que s’il y a naufrage, ce sera “collectif”. “J’ai la liste des ministres qui tiennent des réunions publiques” faire campagne à travers le pays, a-t-il récemment rappelé aux dirigeants du gouvernement. « Nous entrons dans le « money time » », ce moment où tout est en jeu, explique-t-on à l’Elysée. Le chef de l’Etat va s’investir, dit-on dans son entourage, où l’on revisite la théorie d’Ernst Kantorowicz : “Il y a deux corps du roi : celui du président”en surplomb, “et celui du militant”en campagne.
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Emmanuel Macron s’empare de son téléphone portable. Ce dimanche 28 avril, depuis le Pavillon de la Lanterne, à Versailles, le chef de l’État compose le numéro de son Premier ministre, Gabriel Attal, pour évoquer la campagne des élections européennes.
Le temps est printanier autour du château de Louis XIV, mais le président de la République s’inquiète. Les sondages pour le scrutin du 9 juin prédisent une Bérézina pour son camp. La liste du Rassemblement national (RN), guidée par Jordan Bardella, est en tête, loin devant celle du camp présidentiel, emmené par Valérie Hayer. L’écart des intentions de vote est désormais de 15 points (32% contre 17%), selon l’enquête Ipsos-Cevipof pour Le monde.
Le candidat retenu par le chef de l’Etat est également suivi de près par la liste de Raphaël Glucksmann (14%), porte-parole d’une gauche modérée. L’Elysée s’inquiète “l’esprit de défaite” qui se répand parmi les troupes macronistes.
A la demande présidentielle, il est demandé à Gabriel Attal d’accepter de débattre face à Jordan Bardella. Il faut, explique en substance Emmanuel Macron, “débusquer” ce candidat d’extrême droite de 28 ans, “fugitif”, qui ne sait pas comment faire “seulement des selfies et des conneries”. Le locataire de l’Elysée anticipe déjà que le débat télévisé entre la discrète Valérie Hayer et le patron du RN, jeudi 2 mai, sur BFM-TV, ne changera pas la donne.
Depuis Matignon, les équipes de Gabriel Attal décrivent un Premier ministre ravi d’affronter le favori de l’élection. “Ça démange”assure-t-on rue de Varenne. Le 17 avril, le chef du gouvernement expliquait aux journalistes : «Il y a très peu de Français qui se lèvent le matin en considérant que l’essentiel du temps du Premier ministre doit être consacré à la campagne. » « Le président l’a attrapé par le col », observe un cadre de l’équipe de campagne.
« Nous entrons dans le « money time » »
Une volte-face tactique. Jusqu’à la mi-avril, la stratégie définie au sommet de l’Etat préconisait de ne pas impliquer l’exécutif dans un éventuel échec. Tout a changé avec l’échec du scrutin : il a été jugé indispensable d’engager de front toutes les forces macronistes dans la bataille. « Pas de jour férié quand on est à la campagne », a lancé le Premier ministre devant les membres de la majorité, mardi 30 avril, lors d’une réunion au siège de la Renaissance. Avant de donner l’exemple le lendemain, mercredi 1euh Mai, en déambulant à la foire de Beaugency (Loiret).
Emmanuel Macron fait aussi savoir à ses ministres, qui craignent d’assumer une partie de la responsabilité du fiasco, que s’il y a naufrage, ce sera “collectif”. “J’ai la liste des ministres qui tiennent des réunions publiques” faire campagne à travers le pays, a-t-il récemment rappelé aux dirigeants du gouvernement. « Nous entrons dans le « money time » », ce moment où tout est en jeu, explique-t-on à l’Elysée. Le chef de l’Etat va s’investir, dit-on dans son entourage, où l’on revisite la théorie d’Ernst Kantorowicz : “Il y a deux corps du roi : celui du président”en surplomb, “et celui du militant”en campagne.
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