La liste Parti socialiste-Place publique talonne le camp présidentiel mais termine loin derrière le Rassemblement national.
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Raphaël Glucksmann a confirmé les bons sondages qui se sont succédés au cours de la campagne. La liste du Parti socialiste et du mouvement Place publique emmenée par l’essayiste a terminé en troisième position aux élections européennes dimanche 9 juin. Avec 14% des suffrages, selon une estimation Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24, RFI, Public Sénat et LCP Assemblée nationale, elle arrive juste derrière la liste du camp présidentiel (14,5%).
Raphaël Glucksmann termine cependant très loin derrière le Rassemblement national (31,5%). Les socialistes, qui comptaient sept députés au sein du groupe Socialistes et Démocrates (S&D) au Parlement européen, vont donc gagner des sièges et envoyer cinq à sept élus supplémentaires à Strasbourg et à Bruxelles.
Comment le parti a-t-il réagi après les résultats ?
Vers 20h15, Raphaël Glucksmann s’adresse à ses partisans à Paris et déclare qu’il “fier” de sa partition. Au même moment, le chef du mouvement Place publique déclarait qu’il n’avait pas “pas d’humeur à faire la fête” après le score élevé du Rassemblement National, qu’il a promis de “combat”. «C’est un nouvel espace politique» qui s’ouvre, s’est-il néanmoins félicité. Un peu plus tôt, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, estimait qu’Emmanuel Macron était “disqualifié” après les résultats et la victoire de l’extrême droite.
Qui sont les candidats élus et avec quel groupe siégeront-ils ?
Parmi les candidats élus, seuls quatre eurodéputés disposeront d’un second mandat : Raphaël Glucksmann, Nora Mebarek, Aurore Lalucq et Christophe Clergeau, en remplacement d’Eric Andrieu démissionnaire en juin 2023. Les autres entreront pour la première fois au Parlement européen. Ces eurodéputés siégeront sans surprise au sein du groupe de l’alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D), qui constitue la deuxième force de l’hémicycle derrière le Parti populaire européen (PPE) de centre droit et devant les Libéraux-Démocrates de Renew.
Comment s’est déroulée la campagne socialiste ?
Après négociations avec l’appareil socialiste, Raphaël Glucksmann est de nouveau désigné tête de liste en février 2024. La composition de la liste a été approuvée à 80% par les militants, un score significatif dans un parti profondément divisé en interne sur sa stratégie depuis 2022. Partisan d’un soutien massif à l’Ukraine, l’essayiste a bénéficié d’une dynamique positive à la sortie de l’hiver grâce à un positionnement clairement europhile.
La liste socialiste s’est progressivement stabilisée au-dessus de 10 % des intentions de vote, jusqu’à la fin de la campagne, malgré les critiques de plus en plus virulentes de ses concurrents écologistes et insoumis. Juste derrière dans les sondages, Valérie Hayer et le camp présidentiel ont progressivement ciblé le candidat socialiste en l’assimilant à ses anciens alliés au sein du Nupes. Sans parvenir à stopper la dynamique socialiste ces dernières semaines.
Quelles seront les conséquences pour le PS et la gauche après ce score ?
Le Parti socialiste fait mieux qu’en 2019 mais aussi qu’en 2014 (13,98%), lorsque François Hollande était au pouvoir, si les estimations se confirment dans les chiffres définitifs. Avec ce bon score, inférieur à celui de 2009 (16,28%), le PS distance La France insoumise et Les Écologistes, à trois ans de la prochaine présidentielle.
Quelques mois après l’éclatement du Nupes, formé en 2022, le parti rose va tenter de bousculer les rapports de force avec ses anciens alliés, tandis que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon veut maintenir son hégémonie.
En revanche, la direction actuelle du parti, incarnée par Olivier Faure, ne veut pas voir dans le résultat de la liste PS-Place publique un chèque en blanc pour le retour sur le devant de la scène de personnalités sceptiques voire hostiles à l’alliance. de gauche, comme François Hollande ou Anne Hidalgo.