Des lignes pures, des coupes harmonieuses et une palette de couleurs sobres font partie de l’identité de la marque chinoise Ruohan qui a défilé à la Fashion Week femme printemps-été 2025 de Paris. Des propositions capables de séduire les acheteurs à la recherche d’un luxe classique et intemporel.
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Diplômée de Central Saint Martins et formée au studio The Row, la designer Ruohan Nie fait partie des jeunes talents à surveiller dans le design chinois. Depuis 2023, la marque Ruohan qui a remporté le Yu Prize 2022, défile deux fois par an à la Fashion Week de Paris.
Fondé en 2021, il est l’expression d’une vision moderne du luxe alliant simplicité et élégance. “Enrichir la vie avec un esprit sans effort n’est pas seulement un slogan mais une philosophie qui se reflète dans chaque création.” explique le designer qui s’inspire de ses voyages, de l’art, de la littérature et des structures esthétiques qui l’entourent.
Dévoilé à l’Espace Lafayette Anticipations le 24 septembre en 42 looks, le défilé a débuté au son des carillons des xylophones et des harpes, avant d’enchaîner avec les timbres plus graves des violoncelles, cors, trompettes et flûtes. En arrivant sur les lieux, on comprend que la musique a ici toute son importance lorsqu’on aperçoit les musiciens cachés derrière un voile transparent à moins de deux mètres du passage des modèles.
“J’ai étudié le piano et le violoncelle dès mon plus jeune âge. Depuis la création de ma marque, j’ai toujours souhaité que Ruohan incarne une identité cohérente, avec une logique intrinsèque. Ainsi, à chaque collection, même si l’inspiration change, la structure suit toujours une certaine rigueur, souvent influencée par la musique, comme la sonate par exemple », explique-t-elle.
Les silhouettes, inspirées des instruments de musique, se déclinent dans une palette de couleurs qui va de la dualité du noir et blanc aux teintes plus douces, beige sable, marron clair et tons terreux avant de culminer dans un bleu marine profond et un or lumineux. “Pour cette collection inspirée du contrepoint, nous avons étudié les formes des instruments et les variations de leurs couleurs au fil du temps. Les itérations de design ont donné naissance à des boutons aux contrastes positifs et négatifs, des accessoires rappelant les boîtes à musique, des bijoux aux teintes métalliques évoquant les instruments. “.
Les matières sont riches en textures : du jersey mat au lin plissé main à l’aspect métallisé, du coton-soie imprimé de lignes de lin au cachemire. Le denim marron foncé et bleu marine ajoute de la profondeur et du contraste. Doux et rigides ensemble, ces tissus reflètent l’interaction harmonieuse entre fluidité et forme à l’image de la composition “C” de Terry Riley interprété par les 22 musiciens lors du défilé. “L’abstraction des partitions était extrêmement importante dans cette collection, se traduisant par des plis travaillés à la main et un tissage de fils colorés.
Les matériaux utilisés sont très importants : “il s’agit principalement de fibres naturelles, comme le coton, la soie, le lin (pour l’été) et le cachemire (pour l’hiver). A partir de ces bases, nous explorons diverses déclinaisons. La soie provient principalement de Chine, où nous réalisons des traitements sur mesure. avec nos usines partenaires ; le coton et le cupro viennent du Japon, tandis que la viscose et certaines pièces en laine mélangée viennent d’Italie avec ERDOS, l’un des principaux fournisseurs situé en Mongolie intérieure, en Chine. Suite à cette collaboration, nous avons entretenu une relation étroite afin de. intégrer ces matières dans chacune de nos collections. souligne-t-elle.
On perçoit que le spectacle se voulait une expérience méditative. Ce n’est pas seulement un défilé de mode ; c’est une réflexion, une invitation à faire une pause dans nos vies trépidantes. Nous ne pensons pas pouvoir le dire aussi bien, comme le mentionne le concepteur : “La pause en musique est le moment où le musicien respire, indiqué par différents symboles. Nous avons étudié ces symboles dans les partitions et les avons transposés dans les silhouettes de nos vêtements. La pause structure le début et la fin de la musique. Le musicien fait une pause, puis reprend avec un rythme et une ambiance différents, tout comme nous devrions le faire dans notre vie quotidienne. »