la mort d’un militant après une grève de la faim suscite l’émotion, une enquête ouverte

En Thaïlande, la mort de Netiporn Sanesangkhom, surnommé « Bung », un jeune militant en prison après une grève de la faim, suscite une vive émotion dans tout le pays et appelle à une réforme du secteur judiciaire. Le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin, qui revient tout juste d’une visite à Paris, annonce l’ouverture d’une enquête.

Avec notre correspondant à Bangkok, Carole Isoux

Netiporn Sanesangkhom, surnommé « Bung », avait 28 ans. Arrêtée suite aux manifestations étudiantes de 2020, elle avait déjà purgé 94 jours de prison en 2022 et bénéficié d’une libération conditionnelle après une première grève de la faim. Son crime était d’avoir brandi deux pancartes pendant les manifestations, dont l’une exigeait : « Êtes-vous d’accord que le gouvernement devrait permettre au roi d’utiliser son pouvoir comme bon lui semble ? » L’autre dit : « Le cortège royal a-t-il causé des désagréments ? »

Depuis son retour en prison, le 26 janvier, elle a entamé une deuxième grève de la faim, sans trop attirer l’attention des médias. Pour des raisons de santé, elle avait recommencé à s’alimenter depuis le 4 avril, mais elle restait fragile. Elle est décédée d’un arrêt cardiaque le 14 mai.

Manque délibéré d’effort pour la soigner

Son avocat dénonce un manque d’effort délibéré pour la soigner. La Première ministre, Srettha Thavisin, annonce l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de sa mort, une première pour la mort d’un militant anti-monarchie. Un événement jusqu’ici entouré de silence, voire de mépris, de la part des autorités politiques.

En savoir plus sur RFI